Le 29 octobre, à l'occasion du Climate Finance Day, les acteurs de la Place financière de Paris ont renforcé leurs engagements à « exclure les énergies les plus polluantes » de leurs portefeuilles, a annoncé Finance for Tomorrow qui coordonne les actions de la Place de Paris en faveur de la finance durable. « L'État français, en premier lieu, n'accordera plus de garantie export pour les projets de pétroles extra-lourds et d'hydrocarbures non conventionnels dès le 1er janvier 2021, et plus aucun financement de projets d'exploitation pétrolière d'ici 2025 et de gaz au maximum en 2035 », a indiqué Finance for Tomorrow, dans un communiqué.
La CDC renforce sa politique de sortie du charbon et des hydrocarbures non conventionnels
La CDC (en incluant Bpifrance et la SFIL) a en effet adopté des mesures sur le pétrole et le gaz et va accentuer, à compter de 2021, ses lignes d'exclusion relatives au charbon thermique. Le groupe exclura de ses financements et investissements les entreprises qui produiront plus de 10 millions de tonnes de charbon thermique ou qui produiront plus de 10 gigawatts d'électricité à partir de charbon par an. La CDC exclura aussi les sociétés développant plus de 300 mégawatts de nouvelles capacités dans le secteur du charbon thermique.
Le groupe CDC « continuera à exclure de ses investissements et financements les entreprises qui sont exposées à plus de 10 % de leur chiffre d'affaires au charbon thermique ». De même, la CDC « met en œuvre une politique d'exclusion des hydrocarbures non conventionnels ». Le groupe « n'investira pas et ne financera pas » les entreprises dont l'exposition au pétrole et gaz de schiste, sables bitumineux et ressources issues de la zone arctique représente plus de 10 % du chiffre d'affaires.
Par ailleurs, la banque Société générale a aussi annoncé un objectif de réduction de 10 % d'ici 2025 de son exposition globale au secteur de l'extraction du pétrole et du gaz.
Les ONG Reclaim Finance et Les Amis de la Terre France ont toutefois déploré « le manque d'ambition des engagements » annoncés lors du Climate Finance Day. Le ministre de l'Économie « a reconnu que les stratégies de sortie du charbon des acteurs financiers privés étaient disparates et que ces derniers devaient aller au-delà en adoptant une stratégie de sortie du pétrole non-conventionnel », soulignent les ONG. Mais Bruno Le Maire « n'a pas apporté de solution pour les y contraindre », critiquent-elles. Les ONG estiment aussi que la CDC a « (amélioré) très légèrement sa politique sur le charbon en adoptant des seuils d'exclusion fondés sur la production absolue des entreprises ». Si la CDC « a bien identifié les enjeux qui se posent sur le secteur des hydrocarbures, les mesures proposées sont bien loin de répondre à l'urgence climatique », pointent aussi les associations.