« L'Europe doit unir ses forces de recherche et d'innovation afin d'atteindre les objectifs des engagements de l'Accord de Paris en matière de neutralité de la dégradation des sols, de biodiversité et pour soutenir le Pacte vert de l'Union européenne », affirme l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae). L'établissement de recherche mise, en ce sens, sur le lancement d'une nouvelle action de coordination européenne (CSA), intitulée Orcasa (pour « opérationnaliser la coopération internationale de recherche sur le carbone du sol »). Financé à hauteur de 3 millions d'euros par le programme de financement de la Commission européenne, Horizon Europe, il prend la suite du projet Circasa, lequel a permis la formation d'un consortium international de recherche (IRC) en 2017.
Avec ses trois partenaires français (CNRS, ANR et Cirad) et huit autres centres de recherche belge, espagnol, néerlandais, ghanéen, américain, australien, brésilien et vietnamien, l'Inrae ambitionne d'élaborer « un programme stratégique unique de recherche et d'innovation (Sria) axé sur les sols agricoles et non agricoles » d'ici à l'automne 2025. Ce dernier doit poser les bases d'un système d'évaluation MRV (pour mesure, rapport et vérification) du carbone séquestré par différents sols, « reconnu au niveau international ». Aujourd'hui, plus de 1 500 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) seraient déjà stockées dans le sol – soit « deux à trois fois plus que dans la biomasse végétale ou l'atmosphère ». L'enjeu est de pouvoir déterminer exactement le potentiel de cette séquestration à l'échelle locale, quels que soient les paramètres biogéologiques considérés.