Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La pollution de l'air intérieur des crèches pointée du doigt

L'association Santé environnement France (ASEF) a publié les résultats d'une étude menée en février et mars sur l'air intérieur de 9 crèches en France. Les relevés de deux molécules considérées comme dangereuses apparaissent inquiétants.

Bâtiment  |    |  S. Fabrégat
   
La pollution de l'air intérieur des crèches pointée du doigt
© Claudine Cochet
   
L'association Santé environnement France (Asef) vient de présenter les résultats d'une étude sur l'air intérieur des crèches. Menée en février et mars 2009 auprès de 9 lieux de garde collectifs (Villeneuve d'Ascq, Paris 19e, Wittenheim, Annecy, Eybens, Montpellier, Aix-en-Provence, Sophia-Antipolis et Signes), l'étude a particulièrement porté sur trois molécules jugées hautement préoccupantes par l'Observatoire de l'air intérieur : le benzène, le formaldéhyde et les phtalates. Conclusion : les relevés apparaissent préoccupants, notamment sur deux des trois composés : le benzène et les formaldéhydes. En revanche, peu ou pas de traces de phtalates ont été relevées.

Des taux inquiétants de benzène et formaldéhydes

Chacune des crèches a été surveillée pendant une semaine. Deux tiers d'entre elles présentaient des taux de benzène supérieurs au seuil de référence. Selon l'observatoire mondial de la santé (OMS), au-delà de ce seuil établi 1,7 microgrammes/m3, cette substance présenterait un risque pour la santé. Cancérigène, il peut également causer des leucémies ou lymphomes. Selon le secrétaire général de l'association, Patrice Halimi, le benzène proviendrait principalement de l'air extérieur et les taux élevés dépendraient de la proximité du lieu d'accueil avec une route très circulée (route nationale…). Les pigments de peinture et de vernis contiennent également cette substance.
Rappelons que l'Afsset s'était penché sur ce polluant et avait établi que pour éviter l'apparition d'effets hématologiques non cancérogènes à long terme, il ne faut pas être exposé à plus de 10 μg de benzène par m3 d'air inhalé pour une durée d'exposition supérieure à un an. Pour éviter les effets hématologiques cancérogènes, l'Afsset fixe une valeur guide de qualité de l'air intérieur (VGAI) de 2 μg/m3 pendant une durée d'exposition équivalent à la « vie entière ». Au-delà de cette limite, l'agence estime que le risque de contracter un cancer est accru.
Pour la VGAI intermédiaire, l'Afsset a fixé la limite à 20 μg/m3 en moyenne sur un an pour éviter les effets hématologiques non cancérogènes prenant en compte des effets cumulatifs du benzène. Enfin, à court terme, l'Afsset conseille de ne pas être exposé à plus de 30 μg/m3 en moyenne sur 14 jours.

En revanche, ce sont toutes les crèches analysées qui affichent des taux de formaldéhydes supérieurs aux recommandations européennes sur la qualité de l'air. Quatre d'entre elles dépassent même la valeur toxique de référence (10 microgrammes/m3 pendant un an). Présents dans les bois agglomérés, les colles synthétiques, les peintures, les formaldéhydes provoquent des maladies respiratoires (asthme, irritation des muqueuses…) et peuvent être cancérigènes.

Concernant les phtalates, présents dans les plastiques, seule une crèche présente un seuil élevé. L'explication : du fait de leur poids, ces molécules sont peu volatiles et sont donc davantage ingérées qu'inhalées. Malgré des relevés rassurants, l'Asef met en garde sur la présence de ces substances dans les jouets notamment.

Une pollution peu connue

Si l'étude menée par l'Asef ne se prétend pas exhaustive, elle a le mérite de mettre le doigt sur un sujet préoccupant. Selon l'association, les enfants passent environ 20 heures par jour dans un environnement intérieur, dont une bonne partie en crèche. Selon une étude menée de novembre 2006 à mars 2007 par l'observatoire de la qualité de l'air intérieur auprès de 2.780 ménages, 22,3 % des enfants en âge pré-scolaire et 27 % des enfants en classe maternelle fréquentent les lieux de garde collectifs.
En France, chaque individu passerait en moyenne 85 % de son temps dans un environnement clos (lieu de travail, habitat…). Si ces milieux contiennent de nombreux agents physiques et contaminants chimiques ou microbiologiques, liés aux bâtiments, aux équipements, à l'environnement extérieur immédiat et au comportement des occupants, l'air intérieur des bâtiments a longtemps été écarté des préoccupations sanitaires, au contraire de l'air extérieur.
En 2001, la création de l'observatoire de la qualité de l'air intérieur par les pouvoirs publics marque la prise de conscience de cette problématique. Pourtant, aujourd'hui encore, les données actuelles concernant cette pollution sont insuffisantes et l'impact de cette pollution sur la population est encore mal connu.
Soulignée lors des travaux du Grenelle de l'environnement, cette carence devrait faire à l'avenir l'objet d'une attention particulière. La table ronde consacrée à l'environnement et à la santé a proposé différentes mesures sur le sujet. Parmi elles, l'obligation de l'étiquetage des matériaux de construction et de décoration et l'interdiction de certaines substances nocives dans ces matériaux. Elle a également souligné l'urgence de mettre en place une surveillance auprès des populations à risque (enfants, personnes âgées…) et d'adapter la veille sanitaire aux risques émergents. Enfin, elle a appuyé l'importance d'une définition concertée du prochain plan national Santé environnement.
Il y a un vrai sujet sur la qualité de l'air intérieur, on passe l'essentiel de notre temps dans des bâtiments, où il y a un cocktail de pollutions. Ce sera un des sujets du plan Santé environnement qui sera présenté en avril, reconnaissait Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie, jeudi sur LCI. Nous allons lancer une étude dans 300 crèches et écoles.

Réactions10 réactions à cet article

la solution

les plantes dépolluantes absorbent les polluants nocifs pour la santé de nos enfants (recherche prouvé scientifiquement par la NASA, le CSTB, le programme français phytair), il en existe des non toxiques et non allergènes.

biox | 01 avril 2009 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié
étude supplementaire inutile

Etendre l'étude à 300 creches supplementaires servira à quoi ?? Confirmer le constat déja fait ??
Je pense que l'argent dépensé à cette étude supplémentaire serai la bienvenue pour trouver la solution au problème plutôt que de rester sur une position d'observation générale dans le genre passive.

Dodger | 01 avril 2009 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié
Re:la solution

Pourriez-vous donner des plantes dépolluantes qui s'adapteraient à une ambiance de crèche, donc non toxiques, non allergènes, sans piquants (pas de cactus pour les plus jeunes..)?

Merci

ADF_auscita | 01 avril 2009 à 15h32 Signaler un contenu inapproprié
Re:la solution

certes, ceci est une info intéressante à connaître pour les habitations déjà construites.
Mais j'apporte une autre solution en amont : UTILISER DES MATERIAUX (meubles, peintures, ...) NON POLLUES !!!

agir en amont | 01 avril 2009 à 16h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:la solution

Oui il en existe, vous avez l'areca, la nephrolepsis, et le chamaedorea. Elles sont autorisées dans les crèches.

biox | 01 avril 2009 à 16h49 Signaler un contenu inapproprié
Plantes-depolluantes

Bonjour,
non seulement les crèches, mais tous nos lieux de vie ou de travail sont de 10 à 100 fois plus pollués que l'extérieur. Une solution très performante consiste à placer des plantes appropriées. Par exemple le spathiphylum dépollue 80% de benzène en 24 h etc..

Maxoux | 01 avril 2009 à 17h14 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:la solution

N'oublions pas non plus l'importance d'aérer régulièrement les pièces...

Anonyme | 02 avril 2009 à 12h21 Signaler un contenu inapproprié
SOLUTIONS

Je lis avec beaucoup d'attention, ce sujet sur l'environnement des enfants.
Il éxiste pourtant des solutions naturelles de type "PHOTOCATALYSE" ne représentant aucune contre indication et dont les résultats sont absolument confirmées, ces solutions étant économiquement viables.

A quand un dossier sur ce sujet. Les solutions, nous les maitrisons.

PS éco-industries.

Anonyme | 02 avril 2009 à 18h09 Signaler un contenu inapproprié
villefranche sur mer

bonjour,
je n ai pas pris le temps de lire l article completement car je veux reagir vivement a une chose que j ai vu a la creche ou va mon fils.
Ce matin ils etaient en train de repeindre les portes interieures de la creche avec une peinture qui de plus sentait tres fort....Deja la semaine derniere ils fesaient ca et ce matin la 2 eme couche....la creche est fermee au mois d aout, il serait peut etre preferable d attendre au moins qu il n y ai pas d enfants dans les lieux meme si nous savons pertinament que les residus de peintures restent dans l air et sont nocifs.
Je m aretes la dans mon commentaires afin de rester courtoise.
sandra robin

4sr | 18 mai 2009 à 23h20 Signaler un contenu inapproprié

mon enfant est en grande section dans une ecole de village
des odeurs fécales se propagent
j ai poser la question de savoir si l ecole était pourvu d une vmc
je n ai pas eu de reponse suis je en droit de faire une reclamation
et sest ce que c est obligatoire ou non

charlie | 12 juin 2013 à 22h48 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Sophie Fabrégat

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires