Même les espèces les plus adaptées à la chaleur et à la sécheresse ne sont pas exemptes des conséquences du réchauffement climatique. Dans une étude (1) publiée le 15 avril dernier dans la revue Global Change Biology, des chercheurs de l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (IMBE) des universités d'Avignon et d'Aix-Marseille estiment qu'une majorité des espèces d'arbres actuellement adaptées aux régions les plus arides de la planète risquent de décliner d'ici à 2100.
Résultat ? Entre 44 et 86 % des espèces étudiées, assez bien réparties entre tous les groupes considérés, présentent une vulnérabilité suffisante pour entamer leur déclin, dans le premier cas. Dans le second, elles sont 62 à 88 % à n'être pas suffisamment armées pour faire face à un climat aux conditions encore plus arides, traduisant l'effet d'une désertification plus étendue. À l'échelle continentale, ce risque varie entre 21 % dans le désert du Sahara à 90 % en Australie. « Toutes les espèces ne seront pas affectées de manière égale : les espèces marginales dans les milieux arides, c'est-à-dire celles qui ne comportent qu'une petite proportion de leurs populations dans ces milieux, risquent d'être plus fortement affectées par l'aridification du climat que les espèces spécialisées à un climat très aride », expliquent les chercheurs. Certaines des espèces les plus à risques ne sont même pas actuellement menacées d'extinction, comme l'Eucalyptus nudicaulis ou l'Alphitonia excelsa toutes deux du Queensland, en Australie.