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Gaz de schiste : la Chambre des Représentants liste les additifs chimiques utilisés aux USA avant 2009

La Chambre des Représentants vient de rendre public un rapport listant les additifs utilisés aux Etats-Unis entre 2005 et 2009 pour la fracturation hydraulique. Le document liste 750 composés chimiques dont la dangerosité est parfois avérée.

Energie  |    |  P. Collet
   
Gaz de schiste : la Chambre des Représentants liste les additifs chimiques utilisés aux USA avant 2009
   

Le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), fait état de la publication, le 16 avril 2010, d'un rapport parlementaire américain listant les substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique aux Etats-Unis (1) . "[Le] rapport, réalisé par les démocrates de la Commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des Représentants américaine est présenté comme 'l'inventaire national le plus complet' à ce jour sur la chimie utilisée par l'industrie des gaz de schiste", rapporte Générations futures.

Des formules restent couvertes par le secret industriel

Le rapport lève le voile sur les produits utilisés par les 14 principales entreprises ayant réalisé des fracturations hydrauliques aux Etats-Unis entre 2005 et 2009. "Ces entreprises ont utilisé plus de 2.500 produits de fracturation hydraulique contenant 750 composés chimiques et autres", indique le rapport précisant qu'"en tout [elles] ont utilisé 780 millions de gallons [soit 2,95 millions de mètres cubes] de produits, sans tenir compte de l'eau ajoutée sur le site du puits."

Cependant, une certaine opacité reste de mise puisque "dans de nombreux cas, les compagnies pétrolières et gazières n'ont pas été capables de fournir à la Commission les formules chimiques complètes des fluides de fracturation hydraulique qu'elles utilisent." Le rapport précise que les rédacteurs du rapport ont demandé l'accès à ces formules couvertes par le secret industriel mais "si certaines entreprises [ont accepté], dans la plupart des cas, les entreprises ont indiqué ne pas connaître les informations protégées des produits 'prêts à l'emploi' qu'elles achètent à leurs fournisseurs."

Au total, les parlementaires n'ont pas pu obtenir d'information complète pour 279 produits contenant au moins un élément chimique considéré comme un secret commercial par le fabriquant. Ces produits représentent 355.000 mètres cubes (94 millions de gallons) de solutions chimiques injectées, soit environ 12,5% du total des produits utilisés sur les cinq ans couverts par le rapport.

Le rapport indique que pour, ces additifs prêts à l'emploi "les compagnies injectent des fluides contenant des produits chimiques qu'elles ne peuvent pas elles-mêmes identifier."

Le méthanol est le produit le plus utilisé

S'agissant de la composition des fluides utilisés, les Représentants notent que certains des composants utilisés "sont communs et généralement sans danger, comme le sel et l'acide citrique, certains sont inattendus, comme le café soluble ou les coquilles de noix, et certains sont extrêmement toxiques, comme le benzène et le plomb."

Par ailleurs, le rapport révèle que l'additif le plus couramment utilisé est "le méthanol qui a été utilisé dans 342 produits de fracturation hydraulique [et qui] est un polluant atmosphérique dangereux et fait partie de la liste des produits candidats à une réglementation potentielle dans le cadre de la loi pour l'eau potable sûre [Safe Drinking Water Act]." Parmi les autres produits "les plus couramment utilisés", les rapporteurs ont pointé l'alcool isopropylique (dans la composition de 274 produits), le 2-butoxyethanol (126 produits) et l'éthylène glycol (119 produits).

29 molécules cancérogènes

Plus généralement, le rapport retient 29 molécules qui sont des cancérogènes connus ou suspectés, ou encadrées via loi pour l'eau potable sûre du fait des risques pour la santé humaine ou listées comme des polluants aériens dangereux sous la loi sur la qualité de l'air (Clean Air Act). Ces 29 éléments "entrent dans la composition de plus de 650 produits de fracturation hydraulique", soit environ un quart du total.

Par ailleurs, les composés de benzène, toluène, éthylbenzène et xylène (composés BTEX) apparaissent dans 60 produits de fracturation. "Chacun des composés BTEX est un contaminant contrôlé au titre de la loi pour l'eau potable sûre et un polluant atmosphérique dangereux selon la loi pour la qualité de l'air", rappellent les élus, ajoutant que "le benzène est un cancérogène connu." Entre 2005 et 2009, l'extraction du gaz de schiste s'est accompagnée de l'injection dans le sous-sol de plus de 430.000 mètres cubes (11,4 millions de gallons) de substances contenant au moins l'un des quatre composés BTEX.

Le rapport propose en annexe la liste complète des 750 éléments entrant dans la composition des fluides utilisés pour la fracturation hydraulique.

"La fracturation hydraulique propre est un mythe"

Pour Générations futures, "Ce rapport américain officiel montre clairement que la fracturation hydraulique utilisée dans l'extraction des gaz et pétrole de schiste utilise de nombreux produits chimiques dangereux" Il s'agit là de "la réalité de cette technique et de cette industrie", estime l'ONG concluant à ce sujet qu'"il n'existe pas de fracturation hydraulique propre, un mythe !"

"Le gouvernement français, à la lumière de ce rapport, doit officiellement et définitivement abroger les projets prévus sur le territoire national et renoncer au recours à ces sources dans le futur", préconise Générations Futures.

1. Consulter le rapport
http://democrats.energycommerce.house.gov/sites/default/files/documents/Hydraulic%20Fracturing%20Report%204.18.11.pdf

Réactions7 réactions à cet article

information intressante que je transmets au collectif d'Alba la romaine.

Savez vous que la société schuepbach a traduit le maire de Villeneuve de Berg en Ardèche au tribunal administratif , pour avoir décrété une interdiction municipale à l'exploration , attaquant le plus faible à la base de la contestation !

missclavell | 19 avril 2011 à 00h30 Signaler un contenu inapproprié

l'extraction et l'utilisation du gaz de schiste n'émettraient elles pas de co2 ? Tout est polluant dans cette énergie, il faut donc y renoncer, elle ne servira qu'a faire gagner encore plus d'argent a l'industrie pétroliére.

lio | 20 avril 2011 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié

Analyse purement chimique.

Les atermoiements de Générations Futures (dont le fondateur Mr Veillerette est tout juste auxiliaire de vie dans une école maternelle, c'est dire son niveau de compétence scientifique...) montre clairement leur incompétence sur le sujet:
1) Les gaz de schiste sont prélevés à plus de 3000 m de profondeur.
De ce fait l'extraction ne peut pas polluer les nappes phréatiques qui sont elles entre 50 et 500 m de profondeur. Il y a une loi physique qui se nomme GRAVITE qui empêche les corps de monter tout seuls au ciel...
2) Les forages horizontaux (ou dits dirigés) sont maitrisés depuis le débuts des années 80 (contrairement aux dires des écolos) et servent aussi bien dans l'exploitation pétrolière que l'alimentation en eau. Ils sont donc sures.
3) Considérer cette techniques comme "non propre" c'est considérer tout les forages comme tels (même le forage d'un simple puits). Cela est une idiotie totale A condition que le forage soit réalisé par un spécialiste certifié (pas comme le crétin dans gazland qui creuse sont propre puits dans un nappe de grisou et accuse après les compagnies de l'avoir pollué...)
4) quand le prix du gaz augmentent en flèche (+ 62 % en 5 ans) il serait politiquement et économiquement suicidaire de reononcé à une ressource sur les dires de quelques écolo incompétents. Allez expliquer cela aux familles qui tirent le diable par la queue en fin de moi.

Daniel | 21 avril 2011 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié

Daniel,

Se saisir de l'argument populo-économique pour justifier cette technologie est grave et dangereux. On pourrait décider de beaucoup d'autres atrocités de la même manière, simplement en disant que "de toute façon, vous n'y connaissez rien et que vous risquez d'y perdre beaucoup d'argent".

Reprenons aussi l'argument suivant "Les forages horizontaux (ou dits dirigés) sont maitrisés depuis le débuts des années 80 (contrairement aux dires des écolos) et servent aussi bien dans l'exploitation pétrolière que l'alimentation en eau. Ils sont donc sures." : que dire alors de la technolgie nucléaire, que l'on "maîtrise" depuis les années 60 ? Il faut parfois bien plus que 30 ans à l'homme pour se rendre compte de ses bêtises...

Enfin, la fameuse GRAVITE, qui empêche soit disant "les corps de remonter tout seul au ciel" peut- elle expliquer le fait que le pétrole et le gaz jaillissent parfois/souvent sans pompage? Qu'en est-il des réservoirs souterrains sous pression qui n'attendent qu'un petit tuyau pour sortir à la lumère du jour? Expliquer les écoulements hydrogéologiques en ne tenant que de la gravité résoudrait bien des problèmes, j'en conviens, mais ce n'est malheuresement pas la réalité!

Enfin, Daniel, s'il vous plaît, n'allez pas comparer un puits de pétrole à un puits d'eau potable.
La corruption et la compromission font dire des choses désastreuses, et l'on ne fait toujours que perdre du temps...

Aymeric | 21 avril 2011 à 22h05 Signaler un contenu inapproprié

A Daniel:
Je me considère comme un relatif béotien néanmoins intéressé par le sujet des gaz et huiles de schiste, et je souhaiterais juste éviter de polluer plus que nécessaire, je suis persuadé que sur ce sujet nous avons plus à perdre qu'à gagner. Je précise aussi que je n'ai pas lu le rapport américain, mais je me permets tout de même de répondre.

Concernant Monsieur Veillerette, pourquoi est-ce que le fait d'être "auxiliaire de vie dans une école maternelle" empêche d'avoir un avis, qui plus est éclairé? Si seuls les gens formés sur un sujet avaient un avis, le web serait beaucoup plus clair.

1) La profondeur de prélèvement des gaz varie, elle peut être beaucoup plus près de la surface. Concernant la profondeur des nappes phréatiques, celle de l'Albien en Île de France, a une profondeur moyenne de 800 à 1000 mètres (hors extrémités)

2) Vous avez raison concernant les forages, la plupart sont maîtrisés et plus ou moins polluants. Ce qui est remis en question ici, ce n'est pas le forage (technique dite "traditionnelle") mais les techniques de fracturation des roches, notamment la qualité des produits employés. Les impacts sur le paysage, l'impression de vivre dans un chantier permanent comme dans certaines régions des Appalaches, ne sont pas évoqués dans l'article.

Concernant le point 4, êtes-vous vraiment persuadés que ces gaz permettraient d'alléger la facture? Les prix du pétrole ont-ils baissé depuis l'exploitation des sables bitumineux canadiens? Non!

Crouton | 22 avril 2011 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié

Suite :
Dans le meilleur des cas, la hausse globale des prix de l'énergie serait légèrement ralentie. La compétitivité des coûts d’exploitation / extraction des techniques « non conventionnelles » est directement corrélée au prix moyen de l’énergie. Si les prix montent, les majors des secteurs pétrolier et parapétrolier (Halliburton, Bourbon, Schlumberger) investissent dans la R&D dont les coûts sont rentabilisés par une perspective de prix élevés de l’énergie. Je vous accorde également que la R&D permet de mieux maîtriser les nouvelles techniques, également d’un point de vue environnemental, et de faire baisser les coûts unitaires. In fine, il est illusoire d’espérer une baisse des prix.
De plus, la réforme récente du crédit impôt recherche en France a permis aux très grandes entreprises de ne plus consolider leurs coûts de R&D à l’échelle du groupe, chaque entité est donc éligible. C’est donc le contribuable qui prend à sa charge une partie des frais de Total et consorts.

Le changement est inéluctable et souhaitable (je ne dis pas indolore et facile), pourquoi le repousser encore? D’un point de vue écologique et financier, autoriser l’exploitation de ces gisements, c’est mettre un cautère sur une jambe de bois, et augmenter les bénéfices des sociétés du secteur. Je préférerais que les volontés et le crédit impôt recherche soient au service de technologies réellement propres et nous aident à prendre le virage vers une société plus sobre et plus respectueuse.

Crouton | 22 avril 2011 à 16h33 Signaler un contenu inapproprié

l'environnement? Depuis quand les groupes pétroliers s'en soucient-ils? Serte, ils font des actions sporadiques, soutiennent quelques fondations, font du mécénat et du sponsoring pour se donner bonne conscience et pour nous endormir, mais a terme, malgré les courageuses interventions des écologistes et de certains scientifiques(ceux qui non pas encore reçus leur mallette de billets en petites coupures avec les numéros qui ne se suivent pas! LOL) on y arrivera tôt ou tard. Les chefs d'états s'y plieront. ils ne sont pas en haut de la pyramide.Illuminati les aidera a prendre les décisions pour l'exploitation des forages. Au Waldorf-Astoria ou au RITZ, on ne leur sert pas de l'eau du robinet!.Après eux le déluge..!

Quand dans 60 ans le gaz de schiste sera devenu la source énergétique principale et donc que les émirats roulerons en Mercedès d'occasions( on ne leur vendra plus des Mirages et des Exocet mais des boites de kleenex!) , on nous annoncera des hausses successives des tarifs comme ils l'ont toujours fait avec les autres sources d'énergies.

Le nucléaire et l'éolien dans tout ça? Tchernobyl et Fukushima, quelle providence pour ces gens-là. Energies bon marché. Ils n'en veulent plus. Pas assez cher mon fils! on ne pourra reprendre du caviar que deux fois! ERDF s'est fait taper sur les doigts par Bruxelles car il vend le KW le moins cher d'europe.Concurrençe déloyale parait-il. Les éoliennes? Pas plus moches qu'un silo a grain en béton hideux au milieu des champs A méditer

plumpatte | 29 avril 2011 à 12h43 Signaler un contenu inapproprié

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