Dans un récent rapport rendu public à la session annuelle de la Commission des Nations Unies pour le développement durable, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) (1) lance une mise en garde sur le fait que, si rien n'est fait le volume de minéraux, minerais, combustibles fossiles et biomasse consommés chaque année par l'humanité pourrait atteindre 140 milliards de tonnes d'ici 2050 soit trois fois plus qu'aujourd'hui.
Le PNUE appelle les pays développés à "découpler" le taux de croissance économique du taux de consommation des ressources naturelles : "le découplage est une solution gagnante sur tous les tableaux : économique, social et environnemental", estime Achim Steiner, sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur exécutif du PNUE.
Cet objectif implique néanmoins de "repenser d'urgence les liens entre l'utilisation des ressources et la prospérité économique" et de "soutenir les innovations technologiques, économiques et sociales par des investissements massifs". Objectif : parvenir au gel de la consommation par habitant dans les pays riches, tout en aidant les pays en développement à adopter un mode de croissance plus durable.
Si le rapport ne propose pas d'options stratégiques et technologiques détaillées (qui feront l'objet de prochains rapports), il souligne que les technologies qui ont permis à l'homme d'extraire des quantités toujours plus importantes de ressources naturelles doivent être désormais mises au service d'une utilisation plus efficace des ressources.
14 tonnes par habitant et par an pour la France
En France, la consommation apparente de matières par habitant (2) est relativement stable depuis 1990 (14 t/hab/an) selon le service statistique du ministère de l'écologie. Son niveau est proche de la moyenne de l'Union européenne.
L'intensité matérielle du PIB a sensiblement diminué, ce qui témoigne d'un début de découplage. Malgré la croissance démographique et la hausse du PIB par habitant, la consommation française de matière a peu augmenté en près de 20 ans ; elle est d'un peu plus de 890 millions de tonnes en 2008.