Atteindre 1 000 projets d'ici à 2027 : le plan eau dévoilé en mars dernier par Emmanuel Macron compte, dans le panel de solutions envisagées pour sécuriser l'accès à la ressource, sur la réutilisation des eaux usées traitées (1) (Reut). Le Gouvernement souhaite effectivement accélérer son développement.
Le cap fixé semble toutefois ambitieux : le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) avait en effet identifié 63 initiatives en fonctionnement en 2017. L'actualisation de ce panorama, réalisé par le groupe de travail Epnac en 2022, montre que la mise en œuvre n'est toujours pas simple. « Entre les deux enquêtes, nous avons identifié treize nouveaux projets en fonctionnement en cinq ans », précise Rémi Lombard-Latune, ingénieur de recherche (PhD) « réutilisation des eaux usées traitées » dans l'unité Reversaal de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Parmi les freins, la réglementation est souvent pointée par les porteurs de projets. L'évolution de ce cadre est en cours. Autre obstacle : l'équilibre économique des projets. Le coût des traitements de l'eau peut en effet peser lourd dans la balance. En regard, l'approche multibarrière pourrait constituer un levier. « C'est une gestion intégrée du risque qui prend en compte l'ensemble des maillons de la filière, explique Rémi Lombard-Latune. Ce qui permet d'abaisser un petit peu les objectifs demandés en termes de traitement. » L'équipe du scientifique a travaillé sur un outil pour tester et mettre en place cette approche.