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Actu-Environnement

Les effets délétères du changement climatique sur la santé se confirment

Le dernier rapport Lancet Countdown sur les effets sanitaires des dérèglements climatiques livre un nouveau constat, atterrant, de la situation planétaire, pour les pays les plus vulnérables mais aussi, de plus en plus, pour les plus favorisés.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
Les effets délétères du changement climatique sur la santé se confirment

Alors que les États s'apprêtent à débattre pour la première fois, dans le cadre de la COP 28, des impacts du changement climatique sur la santé et des mesures à prendre pour les limiter, 114 experts de 52 institutions de recherche et agences de l'ONU publient, ce mardi 14 novembre, dans le journal médical The Lancet, un rapport saisissant sur le sujet. Leurs recherches révèlent que les décès liés à la chaleur chez les personnes âgées de plus de 65 ans ont augmenté de 85 % entre 2013 et 2022 par rapport à la période 1991 à 2000. La fréquence accrue des vagues de chaleur et la sécheresse qui l'accompagne ont été responsables d'une insécurité alimentaire supplémentaire modérée à grave pour 127 millions de personnes dans 122 pays en 2021.

L'évolution des conditions météorologiques accélère aussi la diffusion des maladies infectieuses, parfois mortelles. Le réchauffement des océans favorise par exemple le développement de la bactérie Vibrio, à l'origine de maladies diarrhéiques, de graves infections des plaies et de réactions violentes, les sepsis. En incluant l'Europe, elle aussi concernée, 1,4 milliard de personnes sont ainsi menacées. Les émissions de particules en suspension liées au transport provoquent par ailleurs quelque 460 000 décès chaque année, voire 1 million en prenant en compte la pollution de l'air dans son ensemble (tous les polluants, air intérieur et extérieur).

Un prix à payer élevé

Les impacts sanitaires et matériels du climat ont aussi un coût financier, estimé à 264 milliards de dollars en 2022, soit 23 % de plus que pour la période 2010 à 2014. Quelque 490 milliards d'heures de travail ont en outre été perdues, 42 % de plus qu'entre 1991 et 2000, l'équivalent de 6,1 % du PIB pour les pays à niveau de revenu faible, de 3,8 % pour les pays à revenus intermédiaires. Les risques multiples et croissants des changements climatiques amplifient de fait les inégalités mondiales en matière de santé, constatent les auteurs de cette étude, menaçant les fondements mêmes de la santé humaine.

“ Le rythme et l'ampleur des efforts d'atténuation constatés à ce jour sont terriblement insuffisants quand il s'agit de protéger la santé et la sécurité des populations ” Marina Romanello, Lancet Countdown, University College London
Avec des services de plus en plus sollicités, 27 % des représentants des villes interrogées se déclarent préoccupés par l'avenir de leur système de santé. En raison de ressources financières limitées et de faibles capacités techniques et humaines, les pays les plus vulnérables aux impacts climatiques sont également souvent ceux qui rencontrent le plus de difficultés à mettre en œuvre des actions en matière d'adaptation : seuls 44 % des pays affichant un indice de développement humain (IDH) faible et 54 % de ceux qui présentent un IDH moyen témoignaient en 2022 d'une capacité forte de gestion des urgences sanitaires, contre 85 % des pays à IDH très élevé. Ces pays à IDH faible et moyen comportaient, en outre, la plus forte proportion de villes renonçant à évaluer les risques liés aux changements climatiques en 2021.

Des perspectives alarmantes

De nouvelles projections, élaborées avec l'appui du Climate Vulnerable Forum (Forum sur la vulnérabilité climatique), décrivent par ailleurs une croissance rapide des risques pour la santé des populations si l'objectif de 1,5 °C ou de 2 °C n'était pas atteint : + 370 % de décès annuels liés à la chaleur d'ici la moitié du siècle, + 50 % du nombre d'heures de travail potentielles perdues, + 525 millions de personnes supplémentaires touchées par l'insécurité alimentaire, de 23 à 39 % en plus de personnes touchées par la Vibrio, + 36 à 37 % de cas de transmission de la dengue…

Des hypothèses qui dessinent « un avenir dangereux », commente le docteur Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown à l'University College London. « Un sinistre rappel que le rythme et l'ampleur des efforts d'atténuation constatés à ce jour sont terriblement insuffisants quand il s'agit de protéger la santé et la sécurité des populations. » Pour sa consoeur du centre régional Lancet Countdown pour l'Amérique latine, le professeur Stella Hartinger, directrice, l'adaptation à elle seule ne pourra pas être à la hauteur des conséquences du changement climatique. « Les coûts deviendront vite insurmontables », prévient-elle, appelant les États à s'attacher à la prévention primaire et à traiter les causes profondes du changement climatique. « Si les gouvernements ne finissent pas par prendre au sérieux ces avertissements, les choses ne feront qu'empirer. »

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