Une étude publiée mardi 15 août dans The Journal of Epidemiology and Community health révèle un autre impact sanitaire des fortes chaleurs : un déclin cognitif accéléré. Des chercheurs de l'Université de New-York ont croisé des données récoltées entre 2006 et 2018, évaluant la fonction cognitive de 9 500 américains de 52 ans et plus, avec des données historiques sur les températures.
Résultat : « une forte exposition à la chaleur extrême est associée à un déclin cognitif plus rapide ». C'est la première fois que les conséquences d'expositions répétées ou prolongées à des chaleurs extrêmes sont prouvées. Celles-ci peuvent « déclencher une cascade d'événements dans le cerveau, notamment des dommages cellulaires, une inflammation et un stress oxydatif, tous susceptibles d'épuiser les réserves cognitives d'une personne », explique Virginia Chang, co-auteure de l'étude.
Ce phénomène affecte en revanche la population de manière inégale : les plus défavorisés y sont ainsi les plus vulnérables. Les quartiers défavorisés sont en effet souvent dépourvus des ressources aidant à faire face à une vague de chaleur, comme des espaces verts ou la climatisation. « D'autres facteurs associés aux quartiers défavorisés - les résidents souffrant de stress chronique, d'un plus grand isolement social et de moins de services spécialisés dans la santé cognitive - pourraient également contribuer à cette disparité », avance Haena Lee, autre co-auteure de cette étude.