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Sécheresse : la métropole de Chartres veut sécuriser son approvisionnement en eau potable

L'été, Chartres Métropole fait face à des conflits d'usage pour certains captages d'eau. Les plans B nécessitent des traitements, avec des coûts supplémentaires. La collectivité étudie plusieurs pistes pour sécuriser son approvisionnement.

Eau  |    |  D. Laperche
Sécheresse : la métropole de Chartres veut sécuriser son approvisionnement en eau potable

« Nous ne sommes pas encore sortis d'affaire… Toutefois, la nappe que nous exploitons, la nappe de la craie, remonte doucement, constate François Bordeau, directeur du cycle de l'eau de Chartres Métropole. Nous espérons que cela va continuer pendant encore un petit mois et que nous aborderons les premières irrigations de façon plus sereine que l'année dernière. »

Si l'évolution du niveau de la nappe à proximité de Chartres, en Eure-et-Loir, est autant scrutée, c'est que ces dernières années, durant les périodes sèches estivales, les services de production d'eau potable de la collectivité ont été confrontés à une situation délicate : le partage de la ressource de deux de leurs forages à parts égales avec des irrigants l'a conduite à devoir arrêter ses prélèvements souterrains.

Pourtant, ses deux puits contribuent à garantir la qualité de l'eau distribuée sur une partie de son réseau. « Pour alimenter notre zone urbaine, d'environ 95 000 habitants, nous disposons de deux gros forages dont la qualité de l'eau est moyenne car elle contient des nitrates. Hors période d'irrigation, nous pouvons la diluer avec l'eau des deux forages de bonne qualité [ceux partagés avec les irrigants, NDLR], explique Alain Bellamy, vice-président de Chartres Métropole chargé de l'eau potable et de l'assainissement. En période estivale sèche, lorsque les irrigants prélèvent, les volumes peuvent atteindre entre 2 000 et 2 500 m3/h sur le secteur. Les seuils fixés dans notre déclaration d'utilité publique sont alors vite atteints et nous sommes contraints d'arrêter nos forages. »

Des traitements complémentaires nécessaires

“ En poussant les eaux des autres forages, en jouant sur les réserves, les pénuries ont été évitées, mais cela a nécessité un jonglage compliqué ” François Bordeau, Chartres Métropole
La collectivité doit alors mettre en place des traitements de dénitrification et des filtres à charbon pour retenir notamment des résidus de l'herbicide atrazine (interdit en France depuis 2003) pour produire l'eau potable à destination de la zone urbaine. « Avec les traitements, sur un mètre cube d'eau, nous en perdons environ 10 %, regrette Alain Bellamy. Cette eau perdue est ensuite orientée vers la station d'épuration et nous devons également assumer le coût de son assainissement. »

Outre ses deux autres forages d'alimentation au nord, la métropole dispose sur son territoire d'une rivière, l'Eure. Avec les difficultés que peut générer ce type de ressource superficielle. « De petits orages, qui n'amènent pas beaucoup d'eau mais qui nettoient les voiries et contaminent l'Eure en hydrocarbures, nous ont déjà obligés à arrêter la production à partir de la rivière, détaille François Bordeau. En poussant les eaux des autres forages, en jouant sur les réserves, les pénuries ont été évitées, mais cela a nécessité un jonglage compliqué, notamment en 2022 et en 2023. » Un exercice qui soulève la question de la priorisation des usages de l'eau, et de ses difficultés à l'appliquer sur le terrain.

Des leviers pour sécuriser l'alimentation en eau potable

Pour anticiper cette situation et gérer ce conflit d'usage, en complément du comité sécheresse départemental, un groupe de travail spécial réunit régulièrement la direction départementale des territoires (DDT), la chambre d'agriculture d'Eure-et-Loir, l'agence régionale de santé, Chartes Métropole et son service des eaux (CM Eau) ainsi que le syndicat des irrigants. Des éléments scientifiques devraient très bientôt permettre d'enrichir les discussions puisque le BRGM d'Orléans est en train de travailler sur la modélisation de la nappe de la craie.

En attendant, la préfecture a suspendu durant les deux prochaines années la possibilité d'installation de nouveaux irrigants. Le comité de bassin Seine-Normandie demande, quant à lui, que ce soient les économies d'eau de certains agriculteurs qui permettent à d'autres d'accéder à de plus grands volumes pour irriguer.

De son coté, pour sécuriser son alimentation en eau potable, la métropole poursuit les interconnexions et recherche de nouvelles ressources. « D'ici deux à trois ans, nous devrions réussir à sécuriser ce secteur et ne plus avoir recours à l'Eure, sauf cas exceptionnel, indique François Bordeau. Par ailleurs, pour nous préparer à la réduction de – 20 % de nos ressources d'ici à 2050, nous avons lancé une étude, Résilience 2050, pour identifier les possibilités d'alimentation, d'économies et connaître nos besoins à cette date. »

La métropole s'intéressera également aux aspects liés à la qualité de l'eau, avec le lancement de campagnes de recherche de polluants comme les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) (1) .

1. Lire PFAS : une pollution qui redevient visible
https://www.actu-environnement.com/dossier-actu/PFAS-eau-industries-villes-reach-polluants-eternels-mousses-anti-incendie-vallee-chimie-95

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