En septembre, la consommation structurelle d'électricité a baissé de 5 % (corrigée des aléas climatiques) par rapport aux niveaux d'avant la crise du Covid, note le gestionnaire de réseau RTE. Face au contexte énergétique tendu, RTE procède à une mise à jour mensuelle de son étude prévisionnelle pour l'hiver 2022-2023.
« La tendance baissière est claire », a souligné Thomas Veyrenc, directeur exécutif, lors de la présentation de cette mise à jour à la presse. Elle serait avant tout liée à une baisse de la demande industrielle (entre 8 et 9 %) : l'activité économique ralentit face à la hausse des prix de l'énergie. En revanche, il est trop tôt pour observer les effets concrets du plan de sobriété, présenté par le gouvernement, début octobre.
Pour les prochaines semaines, une vague de froid est peu probable, selon les prévisions météorologiques. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour le réseau électrique.
Côté production, si la disponibilité actuelle du parc nucléaire est conforme aux prévisions du gestionnaire de réseau, elle sera inférieure aux attentes, entre fin octobre et mi-novembre. Les mouvements sociaux touchant une dizaine de centrales décalent d'ores et déjà de deux à trois semaines le redémarrage de certains réacteurs. Une prolongation des grèves dans ce secteur pourrait donc avoir « des conséquences importantes » pour la sécurité électrique au cœur de l'hiver. De fait, cette incertitude fait peser un risque moyen sur la sécurité électrique d'ici à mi-novembre et, au-delà, une vigilance renforcée. Pour rappel, la disponibilité attendue du parc nucléaire d'ici à janvier prochain est de 45 GW.
En revanche, les niveaux de remplissage des stocks hydrauliques, « grâce à une gestion prudente des exploitants », laissent entrevoir des perspectives d'amélioration. Le niveau des stocks de gaz (remplis à 98 %) rassure sur l'alimentation des centrales thermiques à court terme. Des incertitudes persistent cependant sur la seconde partie de l'hiver.
Enfin, l'annonce par l'Allemagne du maintien en activité de trois centrales nucléaires au cours du premier semestre 2023, ainsi que du retour sur le marché des centrales aux lignites, permet d'espérer de nouvelles capacités d'importation au cœur de l'hiver.