En dépit notamment des recommandations d'un moratoire d'au moins 10 ans sur le commerce de l'ivoire par les experts scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle (autorité scientifique CITES française), la France s'oppose au soutien de ce moratoire et refuse de se faire l'écho de cette initiative africaine, auprès de ses homologues européens, annonce aujourd'hui l' IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) dans un communiqué.Cette position de la France est en rupture totale avec les engagements passés en faveur de la conservation de cette ressource naturelle unique qu'est l'éléphant, a indiqué l'organisation.
L' IFAW demande à la France, dans une lettre adressée au Premier ministre François Fillon, de revoir sa position afin qu'elle soit plus conforme à la réalité des faits. D'après l'IFAW, ce sont plus de 20.000 éléphants victimes chaque année du braconnage et une centaine de gardes qui paient de leur vie leur engagement pour la conservation du patrimoine naturel de l'Afrique. Au Sénégal, par exemple, dix éléphants seulement subsistent, on en comptait 200 à 300 en 1972, a précisé l'organisation. Toute réouverture même partielle du commerce de l'ivoire, telle que demandée par le Botswana et la Namibie, sera un feu vert envoyé aux braconniers et trafiquants des réseaux de crime organisé, a prévenu l'IFAW. Dans un appel au ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables Alain Juppé, la chargée de campagne d'IFAW-France Celine Sissler-Bienvenu a déclaré : La France ne peut, aujourd'hui, abandonner cette volonté africaine soutenue par un grand nombre de pays tiers. Sa position est incompréhensible et paradoxale au regard des fonds investis en Afrique via le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) pour assurer la sauvegarde de la biodiversité et le maintien des écosystèmes.
Article publié le 24 mai 2007