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La Suisse approuve par référendum une loi énergétique ambitieuse

A l'occasion d'un référendum organisé dimanche 21 mai, les Suisses ont approuvé, à 58,2%, une nouvelle loi sur l'énergie qui vise à remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables.

Energie  |    |  M. Bouchardon
La Suisse approuve par référendum une loi énergétique ambitieuse

La nouvelle loi sur l'énergie, soutenue par le gouvernement et le Parlement suisse, a été acceptée hier par référendum. La loi entrera en vigueur au 1er janvier 2018 et sa mise en œuvre est prévue par étapes jusqu'en 2035. "Pour tous les écologistes, qu'ils soient politisés ou non, c'est un jour historique dans le pays", a affirmé la députée des Verts Adèle Thorens Goumaz à la télévision suisse publique RTS.

Une loi élaborée suite à la catastrophe de Fukushima

Quelques semaines après la catastrophe de Fukushima en 2011, le Parlement suisse avait adopté un texte sur la sortie du nucléaire indiquant que les cinq réacteurs en activité ne seraient pas remplacés à la fin de leur période d'exploitation, soit en 2034 pour le dernier.

Depuis cette décision, le gouvernement suisse a travaillé à l'élaboration d'une stratégie énergétique, dont la mise en oeuvre est prévue par étapes d'ici 2050. En septembre 2016, le Parlement a adopté une loi sur l'énergie (1) constituant le premier volet de cette stratégie. Tous les partis ont soutenu cette loi, à l'exception du premier parti de Suisse, l'UDC (Union démocratique du centre) qui a obtenu l'organisation d'un référendum (2) . Les Suisses ont accepté la loi à 58,2%.

La loi vise la réduction de la consommation d'énergie

La loi fixe des objectifs de réduction, par rapport à l'an 2000, de la consommation énergétique (16% d'ici à 2020, 43% d'ici à 2035) et électrique (de 3% d'ici à 2020, de 13% d'ici à 2035).

Elle met l'accent sur l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment. Le programme Bâtiment, initié en 2010, est reconduit et les possibilités de déduire fiscalement les travaux sont étendues.

La loi met en place un nouveau système de soutien aux énergies renouvelables

La loi instaure un dispositif d'aides aux énergies renouvelables (EnR) aligné sur le marché, qui ressemble fortement au complément de rémunération créé en France par la loi relative à la transition énergétique.

En Suisse, les EnR sont encouragées depuis 2009 par la rétribution de l'injection d'électricité renouvelable. Désormais, les exploitants d'installations dépassant une certaine taille devront vendre eux-mêmes leur électricité sur le marché, afin de renforcer l'incitation à injecter de l'électricité lorsque la demande est soutenue. La rétribution de l'injection versée se composera du revenu que l'exploitant obtiendra sur le marché et d'une prime d'injection.

Afin de soutenir les filières d'EnR qui ne sont pas encore mûres, la loi prévoit une contribution publique aux investissements pour les installations photovoltaïques, hydroélectriques et de biomasse. L'accent est mis sur l'hydroélectricité en raison de la topographie de la Suisse et de son niveau de précipitations moyen important : les grandes installations hydroélectriques existantes pourront bénéficier pendant cinq ans d'une prime de marché rétribuant l'électricité vendue sur le marché en dessous du prix de revient.

Ce dispositif de soutien est limité dans le temps (3) . Un nouveau modèle d'encouragement devra ensuite prendre le relais.

Ces soutiens seront financés, en grande partie, par l'augmentation du supplément que les consommateurs suisses paient sur chaque kilowattheure (kWh) consommé (hausse de 1,5 à 2,3 centimes par kWh). D'après le gouvernement suisse, un ménage de quatre personnes ayant une consommation électrique moyenne devra payer 40 francs suisses (36,5 euros) par an de plus qu'aujourd'hui.

La loi organise la sortie du nucléaire

La loi interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires. La part de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité suisse s'élève aujourd'hui à 39% en moyenne, avec des pointes pouvant atteindre 45% en hiver, d'après les chiffres de l'Office fédéral de l'énergie (4) .

Conformément au souhait des Suisses de ne pas fixer de dates butoirs pour arrêter l'exploitation des cinq centrales existantes, ces dernières pourront rester en service aussi longtemps que leur sûreté sera garantie. Après leur mise à l'arrêt, elles ne pourront toutefois pas être remplacées.

La loi entrera en vigueur au 1er janvier 2018. Elle constitue la première pierre de la stratégie énergétique suisse. Certains considèrent que les financements actuels ne sont pas suffisants et que de nouveaux leviers financiers devront être trouvés. Le gouvernement avait initialement prévu un deuxième volet de la stratégie énergétique 2050, portant sur l'introduction de taxes incitatives en matière climatique et énergétique. Ce volet ayant été enterré en mars dernier par le Conseil national, la chambre basse du Parlement, la concrétisation de la transition énergétique suisse est incertaine.

1. Consulter la loi suisse du 30 septembre 2016 sur l'énergie
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29053-loi-suisse-energie-2016.pdf
2.  La question posée était la suivante : 3. Les nouvelles rétributions de l'injection ne seront autorisées que jusqu'à fin 2022 et les contributions d'investissement jusqu'à fin 2030.4. Consulter le site de l'Office fédéral de l'énergie
http://www.bfe.admin.ch/themen/00511/index.html?lang=fr

Réactions3 réactions à cet article

Bonjour, et voilà une très bonne lecon un "petit" pays intelligent et démocratique que n´attend pas le bon vouloir de décideurs étatiques et mafieux!

Maes | 23 mai 2017 à 13h21 Signaler un contenu inapproprié

Diminuer de 16 % la consommation énergétique , en 3 ans !
On s'interroge sur la vraisemblance de ce programme .
Or il conditionne toute la politique annoncée .

sirius | 23 mai 2017 à 19h05 Signaler un contenu inapproprié

Essayez donc d'aller vivre dans ce "paradis" où tout le monde surveille tout le monde et dont la prospérité repose sur l'industrie financière (paradis fiscal, assurément) qui n'est pas du tout "mafieuse", comme chacun sait.

Albatros | 29 mai 2017 à 12h19 Signaler un contenu inapproprié

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