Alors que l'Union européenne attend une décision française sur l'éventuelle interdiction du commerce international du thon rouge, afin de s'exprimer d'une seule voix lors de la prochaine conférence des parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacée d'extinction (CITES), l'annonce tarde à venir. Cette décision devrait revenir au Président de la République, qui s'était prononcée pour l'interdiction le 17 juillet 2009 lors de la clôture du Grenelle de la Mer. Elle pourrait être faite par Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement à Mayotte la semaine prochaine.
Dans une lettre adressée lundi au Chef de l'Etat, le comité national des pêches a fait valoir qu'''une inscription à l'annexe I interdirait le commerce de cette espèce'' et que celle à l'annexe II ''pourrait imposer un quota d'exportation, potentiellement plus contraignant que le quota de capture: dans les deux cas, les pêcheurs de thon rouge devraient abandonner ce métier''. Les pêcheurs trouvent ''illogique et prématuré d'envisager une inscription à la CITES sans attendre les résultats d'une grande campagne d'évaluation complète du stock de thon rouge''.
De son coté le WWF-France estime que l'engagement présidentiel ne saurait être tenu par ''une simple inscription'' en annexe II car elle n'interdirait pas le commerce. ''Nous attendons du gouvernement et du Président de la République une décision politique courageuse, un soutien de la France à la seule proposition sur la table, celle de Monaco : l'inscription du thon rouge à l'annexe I de la CITES'', martèle l'association.
Quant au ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, il a déclaré mercredi sur France 2 qu'il n'était pas favorable à une interdiction de la pêche mais seulement à une interdiction de sa commercialisation hors de l'Union européenne.
Article publié le 13 janvier 2010