Réunies ce mardi 2 septembre afin de discuter de l'augmentation du prix du gazole, l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) ont déploré les multiples conséquences qu'entraîne cette hausse sur le secteur des transports publics.
En effet, le prix moyen du gazole professionnel ne cesse d' augmenter : + 50 % en janvier 2008 , puis + 66 % en avril, d'après le dernier indice publié par le Conseil national routier.
Pour les entreprises de transport public, cette hausse se traduit en premier lieu par l'augmentation de leurs charges. Le carburant qui représentait environ 12 % des charges des entreprises en début d'année, dépasse désormais les 15 % et peut atteindre 20 % sur certaines activités. De plus, cette part devrait continuer à augmenter, sans qu'elle ait été prévue contractuellement dans les clauses d'indexation des prix.
Par ailleurs, la hausse tend à modifier les pratiques de mobilité et conduit les automobilistes à recourir aux transports publics en plus grand nombre. Les entreprises adhérentes de l'UTP s'inquiètent alors de l'arbitrage possible des collectivités locales. Face aux pressions financières et à la dégradation continue du ratio recettes sur dépenses, les Autorités organisatrices de transport (AOT) pourraient être amenées à réduire l'offre.
Dans un même temps, l'augmentation du prix du gazole aboutit à une remise en cause de l'équilibre économique des contrats qui ont été passés avec les entreprises, ce qui à terme pourrait les empêcher de fournir le service public prévu.
En conséquence l'UTP et la FNTV soulignent la nécessité de sensibiliser les services déconcentrés de l'Etat notamment sur les difficultés rencontrées par les entreprises de transport public et leurs besoins de passer des avenants dans les meilleurs délais.
Elles sollicitent notamment un allègement des charges salariales (via une franchise des cotisations patronales jusqu'au SMIC), la mise en place d'une offre de transport plus importante, mais également l'adoption de mesures d'accompagnement financier, afin de permettre aux entreprises du secteur interurbain de renouveler plus rapidement leur parc par l'achat de véhicules aux nouvelles normes européennes.
Sur du long terme, les deux alliances revendiquent la mise en cohérence des compétences des collectivités locales et la recherche d'une efficacité globale du système de mobilité. Elles demandent de mieux organiser les compétences « transport et mobilité » ou encore de transformer les AOTU (autorités organisatrices de transport urbain) en autorités organisatrices de la mobilité durable.
L'UTP et la FNTV réclament enfin que les engagements annoncés lors du Grenelle de l'environnement (4 milliards d'aides d'ici 2015) soient tenus.