Il existe dans les montagnes françaises, des milieux peu étudiés : les zones humides d'altitude. Marie Lamouille-Hébert, chargée de mission pour France Nature Environnement (FNE) en Rhône-Alpes, lance donc Climae (1) , un projet inédit de sciences participatives pour les étudier, mieux comprendre leur évolution face au changement climatique et in fine, mieux les protéger.
Guides et gardes de réserves naturelles, naturalistes, athlètes ou aventuriers des montagnes sont donc invités à se munir d'un grappin à végétaux, d'une clef d'identification des espèces et d'un appareil photo dans le but obtenir un panorama représentatif de ces zones humides d'altitude. Ce travail d'état des lieux servira à alimenter une thèse co-dirigée par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et l'Université de Savoie, afin d'établir un plan de protection.
Les mares, les prairies humides et les tourbières rendent bien des services : stockage de carbone, protection contre les inondations, filtration de l'eau... Elles sont également un refuge pour la moitié des oiseaux qui nichent en France et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées en dépendent. Dans les Alpes, le changement climatique se fait dejà sentir avec un gain de 2 °C sur les températures annuelles moyennes. Les scientifiques en observent dejà les effets sur les paysages. L'assèchement précoce des marres et la création de nouvelles zones humides plus en altitude due au recul des glaciers font craindre aux scientifiques des conséquences sur la biodiversité et une récente étude publiée dans Science Advences (2) démontre que les zones humides pourraient devenir d'importantes sources de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2.