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Une usine de céramique récupère et réutilise sa chaleur pour mieux se décarboner

L'usine céramique Villeroy & Boch, dans le Tarn-et-Garonne, a fait appel à Eco-Tech Ceram pour récupérer la chaleur fatale de son four de cuisson au profit de son séchoir. Résultat : une consommation de gaz naturel réduite de 10 %.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Gouty
Une usine de céramique récupère et réutilise sa chaleur pour mieux se décarboner
Environnement & Technique N°395
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°395
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« Il faut que les industriels comprennent bien qu'ils peuvent se décarboner sans investir », a souhaité démontrer Antoine Meffre, le P-DG d'Eco-Tech Ceram, le 10 octobre à Valence-d'Agen (Tarn-et-Garonne). Ce jour-là, sa start-up, basée à Balma près de Toulouse, a présenté le résultat du travail de décarbonation mené par ses soins sur l'usine locale de l'entreprise franco-allemande, Villeroy & Boch, spécialisée dans la céramique.

En 2021, le site industriel a obtenu plus de 300 000 euros, au titre des Fonds efficacité énergétique et accélération des territoires d'industrie de l'Agence de la transition écologique (Ademe), pour engager un audit énergétique et un plan de décarbonation. L'objectif retenu était double : réduire la consommation énergétique annuelle du site d'au moins 5,5 gigawattheures (GWh/an) et ainsi éviter l'émission de 1 000 tonnes de dioxyde de carbone par an (tCO2/an). Pour y parvenir, Villeroy & Boch a fait appel à Eco-Tech Ceram qui, après « un contrôle technique des fourneaux », a opté pour une combinaison de deux solutions technologiques.

Chaleur fatale et « power-to-heat »

Elle a d'abord installé un échangeur de chaleur de type « air-eau-air » pour récupérer, puis valoriser la chaleur fatale des fumées du four de cuisson. « Transférer la chaleur dans un liquide à basse température permet de recourir à des tuyaux au diamètre plus réduit, ce qui limite les pertes, explique Antoine Meffre. La déperdition de chaleur à la sortie se situe, à la louche, seulement autour de 2 à 3 %. » L'énergie calorifique récupérée passe ensuite dans le séchoir, positionné à la fin du processus de production de la céramique et jusqu'ici alimenté en chaleur avec du gaz naturel.

Pour couvrir l'entièreté des besoins thermiques du séchoir, ce premier dispositif est associé à un convertisseur en « power-to-heat », qui prélève de l'électricité du réseau – et « bientôt, assure Antoine Meffre, directement d'une installation photovoltaïque locale de 1 à 2 mégawatts » – pour produire de la chaleur supplémentaire. Eco-Tech Ceram a adjoint à ce convertisseur son unité de stockage thermique maison, l'EcoStock. Semblable extérieurement à un conteneur thermiquement isolé, celle-ci se compose, à l'intérieur, de briques de céramique dans lequel l'air chaud reçu circule et est stocké durant plusieurs mois. « Que l'unité soit branchée au réseau ou à des panneaux solaires, le prix de l'électricité sur le réseau varie selon l'heure de la journée. En stockant le surplus de chaleur produit lors des heures creuses, moins chères, on peut la déstocker lorsque le four en a besoin sans alourdir la facture. » L'entreprise compte dupliquer ce système à d'autres usines, « idéalement dès 2024 ».

Le tout permet ainsi au site Villeroy & Boch d'économiser l'équivalent de 6,9 GWh/an de gaz fossile, soit 10 % de sa consommation totale, et d'éviter l'émission de 1 300 tCO2/an. Ce qui satisfait, et même surpasse, les objectifs que l'entreprise s'était initialement fixés. L'opération a bénéficié d'un soutien de 400 000 euros de la part de la Région Occitanie et d'une enveloppe de 815 000 euros délivrée par l'Ademe, pour l'échangeur de chaleur, et d'une aide européenne de près de 1,4 million d'euros et d'un investissement propre d'Eco-Tech Ceram, pour l'unité EcoStock. « En somme, l'industriel a réussi à faire sa décarbonation sans sortir un euro de sa poche, souligne Antoine Meffre. Il faut que l'ensemble du secteur soit assuré qu'il peut avancer sans investir. Notre projet prouve qu'il n'a pas d'excuse. »

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