Une batterie peut ne pas uniquement servir à stocker de l'électricité. Water Horizon, une start-up toulousaine fondée en 2017, propose une « batterie thermique mobile ». Cette technologie stocke la chaleur fatale, provenant de sites industriels, « sans déperdition ».
Du sel hygroscopique absorbe la vapeur d'eau (contenue dans la chaleur perdue captée) jusqu'à produire une solution saline liquide. Cette solution peut être transportée pour redistribuer du froid (à environ – 10 °C), par évaporation, ou de la chaleur (vers 80 °C), par condensation, au niveau de sites consommateurs avoisinants (dans un rayon de 50 kilomètres) : bâtiments publics, privés ou industriels. « Le caractère mobile de cette solution et sa réversibilité sont deux atouts qui permettent de lever les contraintes de valorisation de chaleur », énonce la start-up, qui vante une économie de 95 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une production thermique carbonée.
Water Horizon a récemment bénéficié d'une levée de fonds de 5 millions d'euros, en partie grâce au dispositif « Territoires d'innovation » du Programme d'investissements d'avenir (PIA) de l'État. Ce financement assurera la réalisation d'un premier démonstrateur industriel cette année, avant un déploiement plus large dès 2023. Quant à la fourniture de l'énergie calorifique disponible, la start-up cible dans un premier temps les gros consommateurs de froid, comme les centre de données.