Ces quarante dernières années, 60 % des populations de vertébrés sauvages dans le monde ont disparu. La surexploitation, qui inclut le prélèvement de spécimens de la faune et de la flore sauvages et son commerce, représente aujourd'hui la deuxième cause du déclin des espèces sauvages dans le monde. Particulièrement prospère, le commerce illégal d'espèces sauvages est aujourd'hui la quatrième activité criminelle la plus lucrative au monde. Un trafic qui se poursuit même en pleine pandémie de coronavirus. « Les réseaux criminels exploitent les chaînes légales du transport international en dissimulant leurs marchandises illégales sur les passagers, dans les bagages, dans le fret ou encore dans des colis postaux », explique WWF France. L'ONG a publié, le 24 avril, le rapport « Break the Chain » (1) appelant à une mobilisation renforcée du secteur français de la logistique et du transport pour mieux lutter contre ce fléau.
Les entreprises françaises en première ligne
Les entreprises françaises semblent pourtant en première ligne face à ce trafic, en particulier pour les espèces sauvages transportées depuis l'Afrique vers l'Asie. La France est identifiée comme un point d'entrée majeur pour le commerce d'espèces sauvages à destination de l'Union européenne. Entre 2006 et 2017, 44 % des saisies rapportées ont eu lieu dans les aéroports français, en particulier à Paris-Charles de Gaulle.
Partage d'expériences
Suite à ses échanges avec le secteur transport et logistique, WWF France a identifié des solutions prioritaires à déployer. L'ONG attend des entreprises du secteur une meilleure communication sur le sujet, en améliorant l'accès et la diffusion d'informations sur l'ampleur, les caractéristiques et les tendances du commerce illégal d'espèces sauvages. Elle appelle aussi le secteur à intégrer la lutte contre ce commerce dans la stratégie environnementale des entreprises.
« Intégrant déjà de nombreux mécanismes de prévention des risques et de sécurité, les acteurs de la logistique et du transport disposent de nombreux outils qui pourraient être adaptés aux spécificités du commerce illégal d'espèces sauvages », poursuit WWF France. L'ONG préconise un meilleur partage d'informations et d'expériences, une meilleure formation des salariés, ou le recours aux nouvelles technologies, pour mieux détecter le trafic d'espèces sauvages.