Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

À chaque constructeur sa stratégie

L'électricité investit le marché automobile ! Actu-Environnement.com - Publié le 06/06/2011
L'électricité investit le marché...  |    |  Chapitre 5 / 7
La Peugeot 3008, premier hybride diesel-électrique au monde
Le crossover 3008, premier hybride diesel/électrique rechargeable devrait être commercialisé en septembre 2011. Le véhicule particulier affiche une consommation en cycle mixte à partir de 3,8 l/ 100 km et 99 g/km de CO2, soit une rupture de 35% ''par rapport à une voiture du même gabarit offrant des prestations similaires'', selon le constructeur. L'essieu avant est entraîné par un moteur thermique diesel de 120 kW (163 ch) tandis que l’essieu arrière l’est grâce à un moteur électrique de 27 kW (37 ch), alimenté par une batterie Nickel Metal Hydrure. Concrètement, lorsque le moteur thermique sera actif, il rechargera automatiquement les batteries du moteur électrique. Celui-ci prendra alors le relais du moteur thermique dans ses phases de plus faible rendement : lors du démarrage, des roulages à basse vitesse ou des décélérations. Le véhicule pourra ainsi offrir jusqu'à 147 kW de puissance cumulée (200 ch). Son prix : 35.000 euros (hors bonus écologique de 2.000 euros). Peugeot vise 10.000 exemplaires la première année.
L'industrie automobile, à peine sortie de la crise, mise sur les véhicules électriques ou hybrides et innove en termes de batteries et de vitesse (de 100 à 140 km/h maximum). A grand renfort d’aides publiques, elle multiplie les partenariats avec les équipementiers et les fabricants de batteries. Les constructeurs ont déjà investi des milliards d'euros pour accélérer la R&D et développer des équipements spécifiques.

Si tous les constructeurs étoffent leur offre de véhicules décarbonés ou faiblement carbonés, Renault-Nissan, qui a investi 4 milliards d'euros dans la technologie électrique (dont 1,5 milliard dans la batterie) a pour ambition de devenir le leader de ce marché. Le groupe vise une production de plus de 200.000 unités de véhicules électriques d’ici 2015-2016. L’ex-régie se veut optimiste et table même sur 10 % des ventes de voitures électriques en 2020. La marque au losange entend notamment produire à terme jusqu'à 150.000 voitures électriques par an sur son site de Flins (Yvelines), où sera créée en 2012 une usine de batteries.

PSA table sur 100.000 véhicules électriques et hybrides vendus d’ici à 2015 et semble pourtant s’orienter plus vers la motorisation hybride comme le montre la sortie du 3008 Hybrid4. Ce premier véhicule du genre qui sera lancé cet été 2011 et émettra 99 gCO2/km. Le constructeur prévoit aussi de vendre un autre véhicule hybride rechargeable en 2012 à l'instar de Toyota, avec sa nouvelle Prius déjà expérimentée à Strasbourg et émettant en moyenne 59 g CO2/km.

Mais contrairement à PSA, le groupe japonais maintient ''l'association essence-électricité'' et estime qu'elle ''permet d'abaisser le coût actuellement", a précisé Sébastien Grellier, chef du département environnement de la division marketing de Toyota France, à l'occasion d'une conférence dédiée à l'électro-mobilité organisée le 28 avril par ''Les Echos''. De son côté, Peugeot en choisissant de développer l’hybridation diesel entend répondre à un marché européen ''dieselisé'', a expliqué Pascal Feillard, responsable département Prospectives, automobiles chez PSA.

Les nouveaux modèles bientôt commercialisés

Aux côtés du précurseur japonais Toyota, spécialiste de l'hybride, les principaux constructeurs français Renault et Peugeot Citroën ne veulent pas rater le coche cette année 2011. Date du début de la commercialisation à grande échelle de gammes 100 % électriques en France. "Les véhicules électriques, c’est possible dès maintenant'', a déclaré Thomas Orsini, directeur du Business développement des voitures électriques chez Renault. Quatre modèles seront ainsi mis sur le marché par Renault cet automne dont les Kangoo et la voiture familiale Fluence puis fin 2012 la citadine Zoé (type Clio). Son allié japonais Nissan n'est pas en reste avec la Leaf 100% électrique dont la commercialisation est prévue en 2011 en Europe.

De son côté, PSA vient de commercialiser sa Peugeot Ion développée avec le japonais Mitsubishi (inspirée de sa I-MIEV lancée en 2010) et un autre véhicule sous la marque Citroën C-Zéro. Le constructeur lancera aussi un utilitaire léger, en partenariat avec Venturi. Au total : 60.000 véhicules électriques devraient être vendus d'ici 2012 par les deux industriels français.

Dans le domaine des plus petits véhicules, Peugeot lancera notamment son scooter électrique E-Vivacity pour mi 2011 tandis que Renault commercialisera son quadricyle Twizy fin 2012. D'autres ''petits'' constructeurs nationaux se sont aussi lancés dans la course à l'électrique comme Bolloré et sa Bluecar (accessible fin 2011 en libre-service dans le cadre d'Autolib à Paris) mais aussi Heuliez et sa Mia à partir de mi-2011.

En Europe, c’est plus de 35 modèles qui devraient être disponibles en 2012. Fiat doit lancer la version électrique de sa 500 avec l’Américain Chrysler en 2012. Quant au groupe Volkswagen, il doit commercialiser une Golf électrique ''blue-e-motion'' pour 2014 et dès 2013, ses premiers véhicules hybrides rechargeables dont l'Audi Q5. L'Allemand Daimler Smart devrait également proposer une version électrique de sa smart d’ici 2012. De son côté, Opel devrait lancer un modèle Hybride rechargeable en 2011 (Ampera) tandis que BMW doit commercialiser sa voiture Mini électrique, déjà testée en France, en 2013. Ford compte également s'attaquer au marché européen en 2013 avec le lancement de deux voitures hybrides de nouvelle génération et d'un modèle hybride rechargeable. De son côté, Toyota devrait proposer son véhicule iQ 100% électrique en Europe à partir de 2012 ainsi que la version rechargeable de l'hybride Prius.

Caractéristiques des principaux modèles de VE/VHR

Légende : Caractéristiques des principaux modèles de VE/VHR devant être lancés d'ici 2013
Source : Livre vert

Vers une filière française de batteries

Côté batteries, composantes clés du véhicule : la création d'une usine sur le site de Renault à Flins est prévue en 2012 dans le plan gouvernemental, en partenariat avec le CEA et Nissan-Nec. Le site de production des accumulateurs lithium-ion passera de 100.000 par an en 2012 à 250.000 en 2015. L'investissement de la première phase du projet est estimé à 600 millions d'euros jusqu'en 2013. L'Etat va financer l'usine à hauteur de 125 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement (FSI). Auxquels s'ajoutent 70 millions d'euros de prêts supplémentaires de l’Etat. Le CEA entrera quant à lui au capital à hauteur de 5 millions d'euros.

Les fabricants français de batteries Bolloré et Saft ainsi que Dow Kokam (filiale du groupe Dassault depuis janvier 2010) développent également des projets industriels en France.

Dow Kokam a ainsi démarré en septembre 2010 son usine de batteries lithium-ion à Vert-le-Petit (Essonne), capable de produire 15.000 packs de batteries par an et pouvant équiper 5.000 véhicules. Le groupe a investi 5 millions d’euros dans l'usine. Bolloré n'est pas en reste et va lancer en 2012 un nouveau site de batterie lithium-métal-polymère (LMP) à Ergué-Gabéric (Finistère) qui en produira 20.000 par an. L'investissement de la société est de 250 millions d'euros. Bolloré, positionné sur ce marché de batteries LMP, entend quintupler sa capacité totale de production.
De son côté, la co-société Johnson Controls-Saft a inauguré en juin 2009 à Nersac (Charente) une usine de batterie lithium-ion dont la production pourrait passer de 10.000 batteries par an à son démarrage ''à 5 voire 10 millions de batteries par an selon les évolutions du marché''. Ces batteries équipent déjà les véhicules hybrides commercialisés par Mercedes (Classe-S hybride) ou BMW (Série 7 ActiveHybrid) et dès 2012 le véhicule hybride rechargeable de Ford. Mais le groupe américain Johnson Controls a annoncé mi-mai 2011 qu'il voulait dissoudre leur société commune formée depuis 2006 et qui détient aussi une usine de batteries dans le Michigan. L'annonce de séparation risque de compromettre leur production dédiée à l'automobile. Le groupe français Saft pourrait toutefois accélérer la fabrication de batteries de secours pour les avions ou les trains, dont il est aussi spécialiste. A suivre…

Rachida Boughriet

Pour en savoir plus

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

Retour au sommaire

RéactionsAucune réaction à cet article

 

Réagissez à cet article ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- disposant d'un porte-monnaie éléctronique
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
[ Tous les champs sont obligatoires ]
 

Partager