Selon la Cour des comptes européenne, les objectifs de l'Union européenne (UE) pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030 ont « du plomb dans l'aile ». Dans un rapport (1) publié ce 26 juin, elle rappelle, dans un premier temps, que l'atteinte des objectifs climatiques et énergétiques pour l'année 2020 est surtout conjoncturelle et liée à la pandémie de Covid-19. Pour les autres actions y ayant contribué, la Commission européenne « ne dispose que d'un aperçu partiel » de leurs coûts et effets.
La Cour des comptes pointe ensuite un manque de transparence des États membres usant de « flexibilités » afin d'atteindre leurs objectifs nationaux, tels l'achat de quotas d'émissions ou de parts d'énergie renouvelable à des États ayant eux rempli voire dépasser leurs objectifs. Elle déplore aussi le manque de comptabilisation de certaines émissions, qui feraient augmenter le bilan carbone de l'UE, comme celles liées au transport aérien (+ 3,4 %) et maritime (+ 3,6 %) international, mais aussi celles résultant des fuites de carbone (+ 8 %).
La gardienne des finances de l'UE s'interroge enfin sur les financements nécessaires à la transition vers la neutralité climatique, notamment par le secteur privé : elle doute qu'ils seront suffisants pour fournir « une base solide pour atteindre les objectifs de 2030 ». D'autant plus que certaines propositions, telles l' « Ajustement à l'objectif 55 » et celle relative au plan REPowerEU, visent à les rehausser. L'UE n'a ainsi engagé que 87 milliards d'euros (Md€) par an pour son budget 2021-2027, quand il en faudrait 1 000 Md€. La Commission estime donc que « les pays de l'UE manquent d'ambition collective ».