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Les ventes de produits bio sont en hausse de 25% en 2008

Malgré la crise, les ventes de produits issus de l'agriculture biologique ont progressé de 25% en 2008 pour atteindre un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros, selon les derniers chiffres de l'Agence Bio qui parle de ''nouveau décollage''.

   
Les ventes de produits bio sont en hausse de 25% en 2008
© NL Shop
   
Les Français restent, malgré la crise, de plus en plus demandeurs de produits bio, soucieux de leur santé et du goût. Le marché 2008 de la bio confirme cette tendance, en progression de 25% pour atteindre 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires (1,9 milliard d'euros en 2007), selon les chiffres publiés le 29 mai par l'Agence Bio, groupement d'intérêt public pour la promotion de l'agriculture biologique. L'agriculture biologique connaît un nouveau décollage, s'est félicitée l'agence à l'occasion du lancement du 10ème Printemps bio qui se déroule en France durant la première quinzaine de juin.

Depuis 1999, ce marché enregistre une augmentation moyenne de 10% par an. Mais les ventes de produits bio ont particulièrement augmenté en 2008 dans tous les circuits de distribution, avec notamment une hausse de 39% du chiffre d'affaires dans les super et hypermarchés par rapport à 2007 et de 40% en circuits de distribution spécialisées (réseau et indépendante). La part de marché des produits bio n'atteint toutefois que 1,7% en 2008 du marché alimentaire contre 1,1% en 2005.

Parmi les produits bio les plus consommés, 23% des ventes proviennent du rayon crémerie (lait, produits laitiers, oeufs), suivis par les fruits et légumes (17% des ventes), les produits d'épicerie sucrée et salée (18%) et le pain et la farine (13%). Le vin bio a également la cote et représente 10% des ventes en 2008 tout comme les viandes rouges et blanches, la charcuterie-salaison. Viennent ensuite les autres boissons (4% des ventes), les produits ''traiteur'' (3%) et les produits surgelés (1%).

1/3 des restaurants collectifs servent de la bio

Désormais, les Français consomment bio chez eux mais également hors domicile, souligne l'Agence Bio. Plus d'un tiers des restaurants collectifs servent déjà du bio, selon une enquête menée par l'agence. 36% des restaurants collectifs, soit environ 26.000 établissements, proposent des produits bio à leurs convives, ne serait-ce que de temps en temps, indique-t-elle.

D'ici 2012, ce taux devrait atteindre 71%, estime l'agence, où 7 restaurants collectifs sur 10 devraient proposer de la Bio. Cette progression s'inscrit dans le cadre du Grenelle de l'Environnement qui a fixé comme objectif d'intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012.

Aussi, parmi les restaurants collectifs proposant des produits bio, les établissements scolaires arrivent en tête : 46% d'entre eux ont intégré au moins ponctuellement des produits biologiques dans leurs menus et 41% des structures publiques en font autant, selon l'enquête.

13.298 exploitations bio en 2008

Cette hausse de la demande s'accompagne de la progression des surfaces en conversion à l'agriculture biologique, en augmentation de 34,6% en 2008 par rapport à 2007. Plus de 580.000 hectares (contre 557.000 ha en 2007) étaient consacrés à l'agriculture biologique en France dont plus de 80.000 hectares en conversion fin 2008. Le nombre de producteurs bio s'élève à près de 13.300 et a augmenté de 11% en 2008 (12.000 producteurs en 2007) .

Côté élevage, l'agence note en 2008 une hausse du nombre d'animaux bio, en particulier des poulets de chair (+17,1%), des poules pondeuses (+5,2%) et des brebis lait (12,6%) mais également des bovins laitiers (+3,7%) et allaitants (+2,1%).

En 2008, près des 2/3 des exploitations étaient par ailleurs localisées dans 7 régions, comptant chacune plus de 1.000 exploitations certifiées : Rhône-Alpes, Midi- Pyrénées, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Aquitaine et Bretagne.

Les surfaces bio ont donc représenté 2,12% de la surface agricole utilisée (SAU) en 2008 contre 2% en 2007. Un taux qui reste encore loin des objectifs fixés par le Grenelle de tripler les surfaces d'ici 2012. Ce qui implique qu'une part croissante du marché soit couverte par des produits importés des pays européens (Pays-Bas, Allemagne,...) mais également d'Argentine, d'Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. En moyenne, 30% des produits bio consommés en France sont importés (34% hors vente directe). Un taux d'importations qui atteint 75% pour les jus de fruits, 60% pour les fruits et légumes, tout comme pour les surgelés.

Une production nationale encore trop peu développée

La conversion au bio doit encore s'amplifier pour répondre à la demande des consommateurs français et atteindre les objectifs du Grenelle. Si le ministre de l'agriculture Michel Barnier a - dans le cadre de la loi des Finances 2009 - débloqué le 6 mai une enveloppe supplémentaire de 3 millions d'euros venant s'ajouter aux 12 millions par an pendant trois ans visant à encourager la conversion des exploitations agricoles, celle-ci rencontre encore des freins de la part des agriculteurs notamment un manque d'informations sur la Bio.

Pour la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB), cette nouvelle enveloppe arrive trop tard pour les producteurs qui ont déjà renoncé à présenter un dossier cette année, pour les Préfets encore indécis sur le déplafonnement des aides, et pour les conseillers chargés de la préparation des dossiers de conversion, avait déploré dans un communiqué l'organisme professionnel ajoutant que ce ne sera ni suffisant par rapport aux demandes exprimées en début d'année, ni suffisant par rapport aux objectifs du Grenelle de parvenir à tripler les surfaces bio en 2013. Et si l'enveloppe 2009 devait finalement ne pas être dépensée dans sa totalité, ce ne pourra être que parce que des producteurs auront été découragés par le manque de visibilité jusqu'à aujourd'hui, avait estimé la FNAB.

Au final, si le taux de surfaces bio est encore faible, nous en sommes tous conscients, on a progressé, a déclaré la directrice de l'Agence Bio, Elisabeth Mercier à l'occasion d'une conférence de presse. Nous estimons que le virage est pris et que nous sommes entrés dans une phase de décollage, a-t-elle souligné confiante, ajoutant que 1.300 agriculteurs se sont convertis au bio durant les quatre premiers mois de l'année 2009 (soit 11 agriculteurs engagés par jour). Rappelons que d'après le dernier baromètre CSA- Agence Bio, la consommation des Français devrait se renforcer en 2009 tant à domicile que dans la restauration collective. 74% des acheteurs-consommateurs de produits bio déclaraient en octobre dernier avoir l'intention de maintenir leurs actes d'achat et 22% entendaient les augmenter.

Réactions2 réactions à cet article

"Bravo ! Pourvu que ça dure !

Veillons à ce que le "bio" soit aussi "équitable", du producteur au consomm'acteur.

Yves Dréan | 04 juin 2009 à 09h58 Signaler un contenu inapproprié
Le prix du bio

est un scandale. Que l' on paie d'avantage pour un produit demandant un travail réel (binage manuel, par exemple), c'est normal. mais sinon, cartonner le pigeon comme on le fait trop souvent, c'est immoral et dévastateur, car bon nombre de ceux qui voudraient manger bio n' en ont pas les moyens, en particulier les jeunes qui sont potentiellement des clients "à long terme". Et si la grande distribution met totalement la patte sur ce filon juteux qu'est le bio, bien des producteurs et des revendeurs se repentiront alors de leur voracité, mais il sera trop tard pour revenir en arrière.

Onésime | 13 août 2009 à 09h43 Signaler un contenu inapproprié

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