Les risques d'incendie liés aux batteries au lithium ne se démentent pas. Après l'incendie des entrepôts Bolloré Logistics, le 16 janvier, à Grand-Couronne (Seine-Maritime), c'est au tour d'un entrepôt de la Société nouvelle d'affinage des métaux (Snam), renfermant 900 tonnes de batteries usagées et situé à Viviez (Aveyron), de flamber à la suite d'un incendie qui a démarré le samedi 17 février.
La population a été confinée dans un rayon de 500 mètres autour du sinistre, qui a mobilisé 54 pompiers. « La cellule d'appui aux situations d'urgence de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a aussi été mise à contribution. Une équipe spécialisée en risque technologique a été mobilisée, ainsi que Météo-France, pour évaluer l'impact d'une éventuelle pollution atmosphérique », rapporte l'AFP.
« Le stock de batteries au lithium qui a pris feu était un stock d'attente situé à environ 1 km de la Snam dans un hangar vétuste et désaffecté ayant appartenu à la Sopave, une usine spécialisée dans le recyclage des plastiques agricoles fermée en 2018 », indique l'association Robin des bois. Ce hangar n'était donc pas inclus à proprement parler dans le périmètre de l'établissement de la Snam qui a fait l'objet, le 21 novembre dernier, d'un arrêté de mise en demeure pour des dépassements très importants des valeurs limites de rejet en métaux lourds. Cet établissement qui traite des piles et des batteries usagées a fait l'objet d'un nouvel arrêté d'autorisation, le 12 décembre dernier. Il est classé Seveso seuil haut et IED, soit le classement maximal possible pour une installation classée. « Nulle part dans cet arrêté, il n'est fait mention de ce stock déporté qui vient de brûler », pointe Robin des bois.
« Ce qui est arrivé est très grave et nous espérons beaucoup de l'enquête qui va suivre. Nous ne nous contenterons pas de communiqués rassurants de la préfecture, de l'entreprise et des élus locaux », a réagi l'association locale Adeba. « Quelles en sont les conséquences sur la santé des habitants, des employés sur le site, des pompiers et des forces de l'ordre sur place ? Mais aussi sur la qualité de l'air, sur la qualité des eaux de l'Enne avec les écoulements dans ce ruisseau des eaux d'extinction de l'incendie », interroge-t-elle.
Les risques d'incendie liés aux batteries au lithium dans les installations de traitement de déchets ont été identifiés à la suite d'un rapport d'inspection et aux retours d'expérience du Bureau d'analyses des risques et pollutions industrielles (Barpi). La réglementation nationale de ces installations vient d'être modifiée pour renforcer les prescriptions qui leur sont applicables, mais encore faut-il que les installations visées soient toutes identifiées.