Ce n'est pas parce que la prise de conscience de l'effondrement de la biodiversité progresse dans l'opinion que des résultats positifs se font pour autant ressortir. C'est ce qui ressort du bilan 2020 (1) de l'Observatoire national de la biodiversité présenté par l'OFB (2) à l'occasion de la mise en ligne du portail naturefrance (3) , point d'entrée pour accéder à l'ensemble des données sur la biodiversité.
« En France, comme ailleurs dans le monde, le bilan est préoccupant », rapporte l'Observatoire. Quelques chiffres l'illustrent : six fois la surface de Paris artificialisée chaque année, augmentation de 25 % des ventes de pesticides entre 2009 et 2018, disparition de 24 % des oiseaux communs spécialistes depuis 1989, 20 % seulement des écosystèmes remarquables bien conservés, etc. Seuls quelques indicateurs sont au vert : hausse de 77 % des oiseaux d'eau hivernant depuis 1980 ou progression de la surface boisée en métropole.
En parallèle, les connaissances et la prise de conscience progressent. « Sur les 188 883 espèces terrestres et marines connues en France, plus de 60 millions de données d'observations sont désormais disponibles dans l'Inventaire national du patrimoine naturel, et ce volume croît de 19 % par an », indique le bilan. Les deux tiers des principaux groupes d'espèces restent toutefois mal inventoriés. Côté prise de conscience, huit Français sur dix se disent concernés par l'état de la biodiversité. Trente-deux pour cent considèrent que la disparition d'espèces fait partie des deux problèmes environnementaux les plus préoccupants. La participation à des programmes de science participative a été multipliée par cinq depuis 2011.
Reste à ce que l'acteur économique mette en œuvre la prise de conscience qu'il a faite en tant que citoyen.