« La popularité d'une espèce, la perception de la société et des médias à son égard, conditionnent son introduction dans un nouvel environnement et le bouleversement qu'elle suscite », explique le CNRS. Deux chercheurs de l'établissement public ont participé à une étude (1) scientifique, publiée lundi 6 avril dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment, qui montre le rôle joué par le charisme de certaines espèces dans leur progression.
Alors que les espèces invasives sont des compétiteurs ou des prédateurs des espèces locales, certaines d'entre elles restent bien accueillies. « En Italie, par exemple, l'arrivée du populaire écureuil gris d'Amérique du Nord menace l'écureuil roux indigène », illustre le CNRS. « Pour avoir plus de chance de garantir des résultats de conservation positifs, les gestionnaires doivent reconnaître et anticiper les perceptions des espèces exotiques envahissantes par le public, et prendre en compte le rôle du charisme de certaines d'entre elles dans la planification et la mise en œuvre des actions de gestion », concluent les chercheurs.
Une précédente étude du CNRS, publiée dans la revue Plos Biology en avril 2018, avait montré que la popularité des animaux les plus charismatiques, tels que les lions, les tigres ou les éléphants, biaisait notre perception quant à leur état de conservation véritable.