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Bioplastiques : la recherche progresse mais les incertitudes demeurent

Les plastiques issus des végétaux inspirent de nombreux industriels et chercheurs à l'image de MINES ParisTech qui vient d'ouvrir une chaire à ce sujet. Mais les conséquences environnementales et sociales sont encore loin d'être maîtrisées.

Déchets  |    |  F. Roussel
Le remplacement des polymères plastiques issus de la chimie du pétrole par des polymères provenant du monde végétal suscite beaucoup d'espoir depuis quelques années. De nombreux programmes de recherche sont en cours dans le monde sur plusieurs filières : le maïs, la pomme de terre ou encore la canne à sucre. Les objectifs sont multiples : d'une part réduire la dépendance au pétrole et aux aléas de son prix et d'autre part fabriquer des produits qui impactent moins l'environnement.
En France, la recherche est active notamment au sein du pôle de compétitivité Industrie et Agro-Ressources (IAR). De son côté, l'école MINES ParisTech a annoncé en juin la création d'une chaire « bioplastiques » en partenariat avec Arkema, Nestlé, l'Oréal, PSA Peugeot Citroën et Schneider Electric. Pour ces industriels, il s'agit de développer des bioplastiques adaptés à leurs activités : pièces automobiles, emballages, câbles électriques… L'enjeu c'est la durabilité de notre business, a expliqué Michel Fontaine, directeur du packaging chez l'Oréal. On veut comprendre comment çà marche, complète Tatiana Nudtova, titulaire de la Chaire Bioplastiques à MINES ParisTech. En effet, même si l'on sait déjà fabriquer des bioplastiques, plusieurs interrogations subsistent : influence des modes d'extraction et de préparation sur la mise en forme et les propriétés finales des matériaux telles que leur stabilité et leur pérennité dans le temps.

Les industriels semblent enthousiastes et très confiants dans l'avenir de ces nouveaux matériaux. Michel Fontaine de l'Oréal est ainsi convaincu qu'il est possible de substituer une partie des polymères dérivés du pétrole par des bioplastiques assez vite. PSA Peugeot Citroën souhaite intégrer une dizaine de pièces en bioplastiques dans leur véhicule d'ici à 2015 tandis qu'Arkema espère faire 10% de son chiffre d'affaires à partir de ressources végétales d'ici cette date. Il y a 50 ans seuls quelques acteurs se concentraient sur la transformation du pétrole en plastique, aujourd'hui la recherche est plus vaste et le réseau plus étendu, çà devrait aller plus vite, explique Michel Fontaine.

Un marché limité mais avec des impacts environnementaux potentiellement défavorables

European Bioplastics, l'Association européenne des producteurs de bioplastiques, estime qu'en 2007 le marché représentait environ 260.000 tonnes soit 0,5% du marché global des plastiques. À l'horizon 2010 cette part de marché pourrait atteindre 3%.

Si ce marché est appelé à se développer il restera secondaire au regard des plastiques traditionnels. Toutefois, ce développement même faible fait craindre des impacts environnementaux et sociaux majeurs à long terme. L'agriculture s'avère en effet de plus en plus sollicitée : alimentation des hommes et du bétail, énergie calorifique ou électrique, carburants et désormais chimie verte, ce qui laisse entrevoir les conflits d'usage à venir. On est encore à des volumes faibles mais si on arrive à grande échelle il va y avoir des problèmes à mesure que les volumes vont croître, explique Michel Glotin, directeur scientifique d'Arkema. En réponse Anne Roulin, Responsable packaging et design chez Nestlé, mise sur la troisième génération de bioplastiques qui sera issue de déchets agricoles mais cette filière ne devrait pas voir le jour avant 5 à 10 ans.

En attendant les professionnels veulent se tourner vers l'analyse du cycle de vie : c'est l'ACV qui doit nous guider pour faire le bon choix, explique Louis David, Responsable Matériaux et procédés véhicules chez PSA Peugeot Citroën. Le challenge va consister à avoir un bon modèle sur l'ensemble du cycle de vie, renchérit Claude Le Pape coordinateur des programmes au sein de l'entité Technologic Innovation chez Schneider Electric. En 2007, une étude de Bio intelligence Service réalisée pour Eco-Emballages à partir des ACV connues a conclu que seuls certains bioplastiques présenteraient des bénéfices par rapport aux plastiques d'origine pétrolière et ce pour certains types d'emballages.
Le secteur agricole est en effet très émetteur de gaz à effet de serre et très consommateur d'eau et de produits chimiques ce qui penche fortement en défaveur des polymères d'origine agricole. D'autres incertitudes se profilent à l'horizon : quelle sera la place des OGM dans cette filière et quelle fin de vie faut-il prévoir pour ces nouveaux produits ? Des questions nombreuses qui, au final, ont tendance à remettre en cause l'intérêt même des bioplastiques. Seuls 4% du pétrole produit sur la planète servent en effet à la fabrication des plastiques.

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Les Biopalstiques, trés bien, si ils ont les propriétés des plastiques actuels, dont la longévité est déjà insuffisante (Quelques mois au soleils si pas stabilisé aux UV par filtre et quencher pour les plastiques les plus courants).
N'est ce pas aussi la paille par rapport à la poutre, car le plastique mondial ne représente que 4% de la consommtion totale de pétrole. Je ne suis pas contre, mais l'important est notre consommation individuelle d'énergie: Voiture, chauffage, voyages et notre petit confort etc... sont infiniment plus nocifs que les plastiques actuels. Jacques

Anonyme | 16 juillet 2009 à 20h52 Signaler un contenu inapproprié

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