Après Total, c'est au tour de BP d'essuyer un refus sur le dossier du récif de l'Amazone. L'agence environnementale brésilienne (IBAMA) a rejeté le 17 décembre l'étude d'impact environnementale du pétrolier. Elle estime que l'entreprise ne fournit pas assez d'informations sur les conséquences que pourrait avoir une marée noire sur la faune et la flore marine de cet écosystème unique.
Avant son homologue britannique, le pétrolier français a lui aussi vu ses projets contrecarrés lorsque le Brésil a rejeté son étude d'impact en août 2017. Dans les deux cas, les pétroliers n'ont pas fourni des informations suffisamment précises sur les risques environnementaux liés au projet. L'attribution des licences, préalable aux activités de forage exploratoire, est suspendue.
Pour autant, BP ne remet pas ses projets en question. L'entreprise espère commencer à forer au cours du premier semestre 2018 en proposant une version révisée de son étude d'impact, avec le soutien du gouvernement britannique (1) , inquiet du niveau des exigences environnementales selon un document révélé par Greenpeace.
La société civile mobilisée
Dans une lettre ouverte (2) publiée en juillet 2017, une quarantaine de scientifiques manifestent leur soutien à la protection du récif de l'Amazone. Pour eux, l'heure n'est pas à l'exploitation pétrolière mais à la science afin d'en savoir plus sur cet écosystème encore largement inexploré.
BP a organisé des audiences publiques afin d'exposer son projet de forage et de rassurer les communautés autochtones sur les risques collatéraux encourus. Inquiets du précédent de Deep Water Horizon, les pêcheurs ont fait valoir que les poissons dépendent du récif de l'Amazone et qu'une marée noire aurait des conséquences désastreuses.