Les ministres de l'Agriculture et de la Forêt Stéphane Le Foll et du Redressement productif Arnaud Montebourg ont installé le 10 mars le Comité stratégique de la filière bois (CSF bois) visant à dynamiser la filière et développer une "offre plus compétitive", ont-ils annoncé dans un communiqué.
Ce comité est l'une des mesures phares du Plan national d'action pour les industries de transformation du bois, présenté par les ministres en octobre 2013. La création du Comité stratégique au sein du Conseil national de l'industrie fait d'Arnaud Montebourg le référent sur ce dossier.
La filière forêt-bois génère un chiffre d'affaires de l'ordre de 50 milliards d'euros et représente plus de 450.000 emplois directs et indirects, rappellent les ministres. "Avec la création du CSF bois, c'est la première fois que l'ensemble de la filière forêt-bois (…) est reconnue à l'égal des autres filières industrielles stratégiques (automobile, aéronautique,…). Face aux enjeux de la transition énergétique et écologique, elle constitue une filière d'avenir innovante, dont les perspectives de croissance sont fortes et seront à l'origine de créations d'emplois et de richesse", ont-ils indiqué.
"Largement orienté vers la promotion du bois dans la construction", le plan est également porté par le ministère du Logement et "appelle le soutien des collectivités locales", ont souligné MM. Le Foll et Montebourg.
Contrat de filière élaboré cet étéRéflexion globale sur la politique du bois énergie
Engager "une réflexion de fonds" sur la politique du bois énergie figure aussi parmi les travaux du Comité. "Au regard des enjeux énergétiques et climatiques, la politique de soutien public à la valorisation du bois énergie n'est pas remise en cause" par le plan national d'action. Ce développement se doit néanmoins "d'être optimal économiquement, éviter les conflits d'usages avec les autres activités, limiter les impacts environnementaux". L'ensemble de ces points seront approfondis dans le cadre du débat sur la loi sur la transition énergétique.
Cette augmentation de la demande en bois énergie et en bois d'industrie doit conduire par ailleurs "à mieux appréhender les conditions d'utilisation des bois recyclés". Le classement en combustible commercial ou déchet des bois à destination des unités de production énergétique (ICPE 2910) devra "également être traité".
L'objectif est de proposer des mesures "qui contribueront au développement industriel" de la filière bois, du sciage aux produits finis. Ces mesures devront notamment permettre de promouvoir l'utilisation du bois dans la construction "par la caractérisation des bois français", notamment des bois feuillus, de lever les "obstacles réglementaires" à l'utilisation du bois ou de développer des stratégies de valorisation s'appuyant sur l'architecture d'intérieur et le design. Le contrat de filière "formalisera également des engagements réciproques entre l'Etat et les professionnels", ont souligné les ministres.
A l'occasion de sa nomination en janvier dernier, Luc Charmasson a précisé que ce contrat visera à "dynamiser ses marchés et l'emploi, contribuer à une meilleure structuration de la filière, tout en gardant comme essentielle la gestion dynamique et durable de la forêt française".
Les travaux du CSF bois s'inscrivent dans le cadre du programme national de la forêt et du bois, élaboré par le Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois, et prévu par la Loi d'avenir pour l'agriculture, actuellement examinée par le Sénat.
En février dernier, la fédération France Nature Environnement a demandé à Stéphane Le Foll de "garantir que la valorisation économique du bois s'appuie sur la disponibilité réelle de la ressource au niveau des territoires". FNE a également souligné "la nécessité d'intégrer des objectifs de préservation de la biodiversité" dans les orientations politiques et les documents de gestion forestière.