La station « polaire » internationale sera bien « made in France ». Le 17 avril, la fondation Tara Océan, connue pour sa goélette scientifique Tara, a désigné le lauréat de l'appel d'offres lancé pour la construction de sa station polaire Tara, entamée le même jour. Le chantier a été confié à l'entreprise des Constructions mécaniques de Normandie, basée à Cherbourg (Manche). Il devrait s'achever au début de l'automne 2024.
Pour rappel, cette base de recherche internationale devra pouvoir se laisser dériver sur la glace par les vents et le courant marin pour traverser l'Arctique de manière écologique pendant cinq cents jours, à raison d'environ huit à dix kilomètres par jour. D'une longueur de 26 mètres pour un poids de 175 tonnes, elle accueillera jusqu'à vingt chercheurs et deux chiens (pour alerter l'équipage de la présence d'ours polaires). Pour ses besoins énergétiques, la « station polaire Tara (sera) alimentée par une production d'énergie "décarbonée" grâce au déploiement d'éoliennes et de panneaux solaires (l'été), qui permettent de doubler l'autonomie des batteries, et de carburants bio-sourcés de troisième génération (l'hiver) », précise la fondation.
Financée par l'État à hauteur de 13 millions d'euros dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA), elle constitue l'un des principaux projets sur lesquels mise la Stratégie nationale polaire et associe déjà quarante laboratoires de quinze pays. L'objectif ? Dix missions consécutives au pôle Nord jusqu'en 2045 pour « mieux comprendre l'impact du changement climatique en Arctique et sur le reste de la planète ».