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Actu-Environnement

Climat : la présidence française fixe le programme d'une COP 21 idéale

La présidence française de la COP21 et les responsables de la négociation du futur accord climatique ont particulièrement soigné le programme de la conférence. Pour éviter un nouvel échec, ils invitent les négociateurs à presser le pas.

Gouvernance  |    |  P. Collet

C'est dimanche à 17h, avec une journée d'avance, que les négociateurs débuteront les travaux de la Plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP) chargée de préparer l'accord universel et contraignant qui doit être adopté à Paris le 11 décembre prochain. Objectif de cette ouverture anticipée ? Reprendre les travaux au plus vite, pour gagner le temps qui pourrait être "perdu" lundi. En effet, la journée de lundi sera principalement consacrée aux discours des chefs d'Etat et de gouvernement, ce qui pourrait interférer avec les négociations proprement dites.

En termes diplomatiques, il s'agit plus sobrement de "permettre un meilleur usage possible du temps très limité dont disposent les délégués", explique la présidence française de la COP 21 de la conférence annuelle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). Elle tient absolument à la réussite de cette quinzaine de négociation et a donc préparé un calendrier en conséquence.

Eviter l'attentisme de Copenhague

Une fois n'est pas coutume, la conférence débutera par un temps fort politique : à peine achevée la cérémonie protocolaire de nomination de la présidence française de la COP, les chefs d'Etat et de gouvernement s'exprimeront. Cent-quarante-sept ont répondu à l'invitation, sur les 196 parties signataires de la convention onusienne (195 Etats et l'Union européenne). "C'est inédit", s'est félicité le futur président de la COP 21, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Les allocutions débuteront à midi et se feront selon l'ordre protocolaire et l'ordre de réception (1) des réponses à l'invitation. La programme d'entrée du Leaders Event traduit une des leçons tirées de l'échec de Copenhague : attendre, comme il y a six ans, la fin de la conférence pour permettre aux chefs d'Etat de s'exprimer est le meilleur moyen de bloquer les discussions. En effet, en l'absence de consigne politique claire, les négociateurs renvoient à l'intervention des ministres la formation du consensus. En plaçant l'intervention des chefs d'Etat d'entrée de jeu, la France espère évacuer ce risque et escompte ouvrir la conférence par une impulsion politique forte.

Un fois cette intrusion politique achevée, la première semaine reprendra le rythme habituel des négociations climatiques. Du dimanche 29 novembre au vendredi 4 décembre, l'objectif sera de négocier les multiples points en suspens du projet d'accord. Cette discussion technique, menée dans le cadre de l'ADP, doit aboutir à un projet de texte qui sera transmis samedi 5 décembre à la présidence française. Idéalement, le texte doit être remis à midi, espère l'équipe française. A noter que l'ouverture anticipée de l'ADP le dimanche à 17h, plutôt que lundi matin, répond à une demande de l'Américain Daniel Reifsnyder et l'Algérien Ahmed Djoghlaf, les deux co-présidents de l'ADP. Dans le même esprit, afin de limiter au maximum les palabres en début de session, ils ont proposé aux Etats de soumettre préalablement leurs prises de position plutôt que de les exprimer oralement. La réussite de cette ouverture donnera probablement le "la" de la première semaine de négociation.

Ce projet d'accord doit réduire au maximum le nombre des options sur la table afin que les ministres qui auront à l'étudier puissent rapidement prendre les décisions politiques permettant de trancher les derniers points en débat.

L'objectif sera notamment d'intégrer les progrès effectués lors des négociations ministérielles informelles. Une note de la France (2) fait état d'avancées dans quatre domaines lors de la rencontre informelle du 8 au 10 novembre : l'équité et la différenciation (c'est-à-dire la prise en compte du principe de "responsabilités communes mais différenciées"), l'ambition de l'accord en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'adaptation aux impacts des changements climatiques, les financements post-2020, et enfin le renforcement des actions et du soutien sur la période pré-2020.

Conclure les négociations largement avant la fin

Ce sera ensuite aux politiques de prendre le relais. C'est lors de cette étape cruciale que la France prendra pleinement son rôle de présidente de la conférence. Elle devra consulter les différents pays et faire des propositions afin de finaliser l'accord. Cette seconde semaine débutera les lundi 7 et mardi 8 décembre par les discours des ministres parallèlement à la poursuite des négociations. Idéalement, la France souhaite que le texte soit finalisé mercredi, afin de débuter dès jeudi l'adoption des décisions prises au titre de la convention et du protocole de Kyoto. Les travaux doivent s'achever vendredi avec l'adoption de l'accord à proprement parler. Objectif : clôturer les travaux vendredi 11 décembre à 18h.

"Le président de la COP21 a (…) rappelé aux ministres et chefs de délégation la nécessité de conclure les négociations largement avant la fin de la deuxième semaine pour permettre l'adoption en temps voulu, et dans les règles, de l'accord et des décisions le vendredi 11 décembre", explique la note française issue de la dernière réunion interministérielle, illustrant à quel point il est important de ne pas perdre de temps.

Tenir le programme proposé relèverait du miracle, ne serait-ce que parce que les conférences climatiques s'achèvent toujours hors délai. Ce programme s'apparente plus à une "COP idéale" qu'à un programme à tenir coûte que coûte. Il est d'ailleurs possible de voir dans l'adoption des décisions et de l'accord sur deux jours la volonté de se laisser une marge de manœuvre pour affronter les difficultés et se laisser la possibilité d'un léger retard.

1. Télécharger l'ordre de passage des chefs d'Etat
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25746-liste-chefs-etat.pdf
2. Télécharger la note
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25746-aide-memoire-pre-cop.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Il n'y a rien à attendre d'autres de cette tragi-comédie COP 21 que des belles paroles et des engagements qu'on va évidemment nous faire mousser, mais qui seront peut-être tenus à moitié par certains en étant optimiste.

Une des raisons majeures, c'est que sont encore minoritaires, , ceux qui, dans leur quotidien, font passer l'être avant l'avoir, et donc les autres avant eux-mêmes ; avec le souci du juste mot pour la juste chose, le souci des mots pesés pour éviter, à défaut de réduire, les maux pesants matériels ou autres de la planète.

Sagecol | 30 novembre 2015 à 10h28 Signaler un contenu inapproprié

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