Ce vendredi 21 octobre, la Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté sa méthode pour embarquer le pays dans sa transition écologique, placée sous la bannière « France Nation verte ». « Pour que notre démarche crée une dynamique, nous devons lui donner un nom et une incarnation, qui exprime notre ambition : c'est France Nation verte », a-t-elle souligné.
L'objectif du gouvernement est de faire plus pour le climat en huit ans que ce que la France a accompli en trente-deux ans, avec l'ambition de réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, conformément à ses engagements européens. Les quatre autres enjeux environnementaux sont aussi d'accélérer, après cet été caniculaire, l'adaptation du pays au changement climatique, ainsi que « la restauration de la biodiversité, l'économie circulaire et la santé-environnement », indique Matignon.
Pour répondre à ces enjeux et « vivre mieux », la Première ministre lance 22 chantiers « opérationnels » qui couvrent plusieurs secteurs : la mobilité (avions, trains, voitures et infrastructures routières), le logement (construction et rénovation des logements, aménagement des villes), la production (énergie nucléaire, production d'énergie décarbonée, décarbonation de l'industrie, transports de marchandises, gestion et valorisation des déchets, etc.), la consommation (achats durables, numérique responsable, etc.) ainsi que l'alimentation, l'agriculture et la pêche, et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes (eau, sols, forêts, océans et mers). Chaque chantier se déclinera en plans d'action. Pour chaque secteur et chaque chantier, les ministres réuniront durant l'automne tous les acteurs pour établir une stratégie complète, avec des objectifs et des points d'étape.
« Nous voulons agir, mobiliser, accélérer »
Avec France Nation verte, « nous voulons agir, mobiliser, accélérer », a déclaré Élisabeth Borne. Le gouvernement souhaite une mobilisation « de tous » : État, collectivités, entreprises, citoyens. « Avec les fédérations professionnelles, avec les organisations patronales et syndicales, nous allons identifier les leviers à activer pour baisser efficacement nos émissions et limiter notre impact sur l'environnement. Ce sont les territoires, qui ont entre leurs mains la plupart des compétences décisives pour la transition écologique, comme la mobilité, la restauration de la biodiversité, la gestion de l'eau ou des déchets, a expliqué la Première ministre. Chacun a son rôle à jouer. Et je pense aussi aux associations, et à tous les acteurs de la société civile. Nous avons besoin de tous. »
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement s'appuie sur plusieurs mesures déjà engagées, comme l'aide MaPrimeRénov' à la rénovation énergétique des logements, l'augmentation de l'aide à l'achat d'une voiture électrique, les contrats stratégiques de filières (CSF) pour décarboner les secteurs, ou encore le nouveau Fonds vert, doté de 2 milliards d'euros en 2023, pour financer les projets écologiques des collectivités territoriales.
Dans le cadre de cette planification écologique, le ministre chargé de la Fonction publique, Stanislas Guérini, vient aussi de lancer la formation à la transition écologique des 25 000 cadres de l'État. Cette formation sera étendue d'ici à 2025 aux 12 000 cadres de la fonction publique territoriale, ainsi qu'aux 4 000 cadres de la fonction publique hospitalière. Élisabeth Borne a aussi engagé, cet été, le plan national de sobriété énergétique des entreprises et des administrations qui a pour but de réduire de 10 % la consommation d'énergie d'ici à 2024, avant une réduction de 40 % d'ici à 2050 dans un objectif de neutralité carbone à atteindre.
Lancement du groupe « Climat et Biodiversité » du CNR
Ce 21 octobre, en présence de la Première ministre, les ministres de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ont ainsi lancé le groupe « climat et biodiversité » du Conseil national de la refondation. Ce groupe déclinera la méthode du CNR à trois questions (transports, logement et biodiversité) à travers des ateliers. Ces derniers réuniront des acteurs généralistes (partenaires sociaux, acteurs du monde économique) et sectoriels dont les travaux permettront d'identifier des actions à conduire dans chaque secteur. Les trois ateliers seront lancés au cours du mois de novembre. Ils seront chacun suivis, d'ici à la fin de l'année, de deux ou trois réunions.