Lors des précédentes réunions du Conseil de défense écologique, l'exécutif avait tenté de réserver des annonces fortes comme la suspension du projet Montagne d'or en Guyane, l'abandon du projet Europacity, la protection du Mont-Blanc ou la fin des chaudières au fuel.
La sixième réunion de cette instance créée en mai 2019 après le Grand débat national ayant fait suite à la crise des Gilets jaunes, déroge à la règle. Convoquée tardivement pour ce vendredi 27 novembre et ne figurant même pas dans l'agenda de la ministre de la Transition écologique diffusé deux jours plus tôt, cette réunion traduit un certain flottement de l'Elysée sur les questions écologiques.
Ce Conseil marque en effet le troisième anniversaire du tweet d'Emmanuel Macron annonçant l'interdiction du glyphosate « au plus tard dans trois ans ». Elle a lieu quelques jours avant le cinquième anniversaire de l'Accord de Paris et alors qu'on attend les derniers arbitrages de l'Élysée sur les mesures qui figureront dans le projet de loi censé reprendre les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat. Des propositions que le chef de l'État avait fait siennes dans leur totalité, à l'exception de trois d'entre elles. Mais le locataire de l'Élysée peine aujourd'hui à les mettre en œuvre. Nous devons modifier la temporalité de certaines mesures ou les faire aboutir de façon différente, « car sinon elles pourraient conduire au dépôt de bilan d'entreprises, alors que l'idée est de les transformer, pas de les tuer », a expliqué à l'AFP un conseiller de la présidence de la République.
« Ça patauge dans la semoule », admet un membre de la majorité. Pour Greenpeace France, ce Conseil de défense écologique illustre « la paralysie du pouvoir sur les enjeux écologiques ». « En lieu et place de réformes systémiques pour décarboner l'économie (par exemple un abandon ferme de tous les projets d'extension d'aéroports), on assiste à un détricotage en règle des travaux de la Convention citoyenne, particulièrement sur l'aérien et la rénovation thermique », tacle Jean-François Julliard, directeur général de l'ONG.