La centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), à l'arrêt depuis 1985, arrive dans sa dernière phase de démantèlement. L'exploitant, EDF, soumet son projet de déconstruction du bloc réacteur à la population jusqu'au 3 janvier 2022, via une enquête publique. (1)
Lors de la précédente enquête, en décembre 2009, les commissaires enquêteurs avaient émis un avis défavorable en raison des incertitudes sur le stockage des déchets radioactifs. En 2012, l'Autorité de sûreté nucléaire avait également rendu un avis défavorable au dossier de démantèlement complet présenté par EDF, car il n'existait pas de solution d'entreposage pour les déchets de faible et moyenne activité à vie longue issus du démantèlement.
Les principaux éléments restant à démanteler sont ceux encore présents dans l'enceinte du réacteur, à savoir le bloc réacteur et ses équipements, ainsi que les matériels nécessaires au fonctionnement de l'installation (manutention, ventilation, contrôle et surveillance). Restent également quelques bâtiments et équipements annexes.
Les travaux de démantèlement du bloc réacteur s'enchaîneront pendant treize ans, estime EDF. Une seconde période de travaux, qui devrait durer deux ans, sera consacrée à l'assainissement de l'enceinte. « La prise en compte du retour d'expérience des études déjà réalisées sur ce démantèlement a conduit à allonger certaines durées de travaux afin de présenter une approche prudente, mais réaliste et consolidée », souligne EDF dans le dossier de démantèlement.
Selon l'électricien, 64 000 tonnes de déchets vont être produites lors de cette phase, dont 20 % de déchets radioactifs (7 430 tonnes). Une partie des 56 000 tonnes de « conventionnel » servira au remblai du site, rapporte le quotidien Ouest France.
Les 6 000 tonnes de déchets « de très faible activité » destinées au centre de stockage de Morvilliers (Aube) seront stockées en surface. Tout comme les 1400 tonnes de déchets « à faible ou moyenne activité à vie courte », reçues par le centre de stockage de Soulaines-Dhuys (Aube).
Les déchets de moyenne activité à vie longue, estimés à 30 tonnes, seront entreposés de manière provisoire au futur centre Iceda (Installation de conditionnement et d'entreposage des déchets activés), situé à Bugey (Ain), dont la construction n'est pas terminée. Sur ces 30 tonnes, 20 sont considérées « de moyenne activité à vie courte ». Elles iront donc ensuite à Soulaines-Dhuys (Aube), pour y être stockés, avec les 1 400 autres tonnes déjà envoyées.
Les 10 tonnes restantes, « à vie longue », pourraient aller au centre de stockage géologique, Cigéo, à Bure (Haute-Marne).