Le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) alerte sur les menaces qui pèsent sur les forêts méditerranéennes françaises. Dans le cadre de sa liste rouge des écosystèmes, l'UICN France a évalué la vulnérabilité de 19 écosystèmes forestiers (1) caractéristiques de cette région. Quatre de ces 19 écosystèmes (soit un cinquième - 21 %) sont menacés en France, évalués "vulnérables" ou "en danger." Les principales menaces sont l'introduction d'espèces non indigènes ou de pathogènes pour deux écosystèmes de pinèdes méditerranéennes : les pinèdes à pin de Salzmann (classées "en danger") et les pinèdes à pin maritime ("vulnérables"). Les changements de pratiques sylvicoles impactent aussi les forêts de chêne-liège et les châtaigneraies méditerranéennes. Elles sont également estimées "vulnérables".
Sept écosystèmes forestiers méditerranéens (37 %) sont aussi classés "quasi-menacés”. Il s'agit des pinèdes à pin parasol, des boisements à olivier sauvage, des forêts galeries à laurier rose, des peupleraies riveraines méditerranéennes, des pinèdes à pin Laricio, des boisements à genévrier thurifère et des chênaies pubescentes méditerranéennes. Ces écosystèmes sont soumis à "de fortes pressions" : l'urbanisation, l'aménagement des espaces littoraux, la régulation des régimes hydrologiques, l'aridification du climat méditerranéen et l'intensification des régimes d'incendies.
Seulement trois écosystèmes sont non menacés (préoccupation mineure) : les forêts de chêne vert, le charme-houblon et les pinèdes à pin d'Alep. Quatre écosystèmes de forêts riveraines méditerranéennes ainsi que les boisements méditerranéens à If n'ont pu être évalués, par manque de données disponibles. Cependant, les experts soulignent "la probabilité élevée que ces écosystèmes aient historiquement très fortement régressé".