Pour empêcher leur commercialisation à l'étranger, la France a souhaité inscrire deux de ses espèces protégées à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). « Bien que ces deux espèces ne soient pas menacées d'extinction à ce jour, la France a décidé d'agir avant qu'elles ne le deviennent afin qu'elles bénéficient d'un statut international permettant une gestion prudente et durable de leurs populations », déclare le ministère de la Transition écologique.
La première espèce concernée, dont l'inscription à la liste de l'annexe III de la Cites (1) a été effectuée le 13 juin dernier, est un poisson endémique de l'île de Clipperton, un atoll possédé par l'État dans l'océan Pacifique. L'inscription de la seconde, une mygale arboricole observée uniquement en Martinique, a été validée et entrera en vigueur en automne prochain. Le poisson-ange de Clipperton (Holocanthus limbaughi) et la matoutou falaise (Caribena versicolor) sont tous deux « menacés à la fois par la destruction de leurs habitats naturels, mais également par leur commercialisation à l'international, du fait notamment de leurs couleurs vives et de leur rareté ».
Conformément aux règles de l'annexe III de la Cites, ces deux espèces ne pourront être acceptées sur le territoire d'un des 183 autres États membres de la convention qu'en possession d'un permis exceptionnel d'exportation (à des fins scientifiques ou de conservation), délivré par les autorités françaises. « En tout état de cause, la France ne délivrera aucun permis d'exportation pour la matoutou falaise », seule araignée protégée en France, avertit déjà le ministère.