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Actu-Environnement

La Belgique fait face au plus grave incident nucléaire de son histoire

Avec une fuite d'iode radioactif, la Belgique connaît une situation de crise qui apparaît comme l'accident nucléaire le plus grave du pays. À l'instar de la France, le manque de réactivité dans la gestion de crise déclenche la polémique.

Risques  |    |  F. Roussel
Le 25 août dernier, l'exploitant de l'Institut des RadioEléments (IRE) en Belgique a remarqué des rejets anormaux d'Iode 131 gazeux par une des cheminées du laboratoire médical. Situé à Fleurus dans le sud de la Belgique, cet institut isole, purifie et conditionne les principaux radionucléides utilisés en médecine nucléaire. Selon les informations transmises par l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), l'équivalent belge de l'ASN en France, ce rejet a eu lieu à la suite d'un transfert d'effluents liquides entre deux cuves. La radioactivité rejetée dans l'environnement, estimée sur la base des dispositifs de prélèvement implantés sur le circuit d'extraction d'air, s'élèverait à 45 gigaBecquerels, ce qui a conduit l'AFCN a classé cet événement au niveau 3 de l'échelle internationale INES qui s'échelonne de 0 à 7.

La Belgique a ainsi connu le plus grave accident nucléaire de son histoire et la gestion de crise fait polémique. Après avoir expliqué dans un premier temps qu'il n'y avait aucun risque pour la population située à proximité, l'AFCN a fait marche arrière suite à des analyses effectuées dans l'environnement par le BelV, l'homologue belge de l'IRSN en France. La consommation des légumes et fruits issus des jardins, du lait des fermes voisines ainsi que l'eau de pluie, a donc été déconseillée vendredi dernier dans une zone de 5 km au nord-est de l'installation (direction correspondant à celle des vents pendant la période de rejet). L'isotope radioactif Iode 131 est en effet un isotope important du point de vue radiotoxicologique en raison de sa grande mobilité dans l'environnement, de sa bonne assimilation dans l'organisme et de son accumulation dans la thyroïde. Suite à des prélèvements effectués samedi qui ne détectaient plus de radioactivité, ni dans l'air, ni dans l'eau, l'interdiction a été réduite à un rayon de 3km autour du site. Mais la polémique continue d'enfler. La presse belge révèle en effet que des rapports d'inspections avaient déjà pointé du doigt des défaillances dans la sécurité des installations.

En attendant d'en savoir plus sur l'origine de ces rejets et d'identifier les éventuelles défaillances techniques ou humaines, la France effectue des analyses sur son territoire. Le 26 août, l'IRSN a demandé, via l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), que lui soient communiqués les résultats des mesures réalisées par EDF sur les sites nucléaires de Cattenom et de Chooz, les deux centrales les plus proches de la frontière belge. Ces données ainsi que les analyses provenant d'une station située à Charleville-Mézières ne révèlent pas de contamination. L'IRSN a toutefois effectué samedi une campagne de prélèvements et de mesures en territoire français, dans la zone la plus proche de l'installation belge.

Via le système européen ECURIE (European Community Urgent Radiological Information Exchange), tous les Etats membres pouvant être affecté par l'accident Belge ont été prévenus par la Commission européenne. Ils sont tenus d'informer la Commission des mesures qu'ils prennent et des taux de radioactivité qu'ils ont relevés.

“ l'incident de Fleurus illustre les multiples dysfonctionnements affectant la sécurité nucléaire en Belgique ” Greenpeace
Pour les associations de protection de l'environnement, ce nouvel incident est une nouvelle occasion de rappeler les risques liées à cette énergie. Pour Greenpeace, l'incident de Fleurus illustre les multiples dysfonctionnements affectant la sécurité nucléaire en Belgique. L'association reproche par ailleurs au gouvernement belge de négliger le financement de la filière. Le dossier de la sécurité nucléaire est aujourd'hui plus que jamais un dossier épineux dans notre pays, poursuit Jan Vande Putte, spécialiste du nucléaire chez Greenpeace. Le désinvestissement politique que nous observons est parfaitement irresponsable, ajoute-t-il.

Réactions4 réactions à cet article

Vers une meilleure gestion?

Au cours de cet été ont eut lieu quelques incidents liés à l'utilisation de la radioactivité. Est-ce que ces incidents sont une mauvaise chose? Pas si sur! Je m'explique:
Depuis que la gestion de ce domaine est passé sous le controle de sociétés privées et à but lucratif, il est évident que la qualité du matériel, de la maintenance et de la surveillance a été revue à la baisse. Avec une politique de "hard discount", les couts sont tirés vers bas. Ces incidents sont graves, certe, mais moins qu'un incident impliquant un réacteur nucléaire. La quantité d'éléments radioactifs dans un réacteur ne se chiffre pas en kilos!!
J'espère que ces incidents vont remettre les pendules à l'heure. La gestion de ce genre de domaine ne devrait pas être fait par la société privée faisant des bénéfices. Il y a des limites au profit!!

Kiko | 05 septembre 2008 à 08h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Vers une meilleure gestion?

tout à fait d'accord !

j'estime qu'il y a des domaines que les Etats devrait maintenir sous sa responsabilité et notamment l'approvisionnement en énergie, la santé, l'éducation, l'eau potable...

D'autres, comme par exemple la distribution du courrier, peuvent très bien être privatisés, çà ne risque pas de mettre en danger la santé des populations.

dino | 05 septembre 2008 à 11h48 Signaler un contenu inapproprié
et la sante dans tout ca !!!

Moi je suis horrifiée car je viens d'apprendre que mon fils de 16 ans est atteint d'un probléme de thyroide (hypo).
Cette fois on ne peut pas dire que c'est à cause de Tchernobyl. Maman aussi a eu un pb de thyroide lors de Tchernobyl, d'aileurs a ce jour elle vit sans car on a du lui enlever : merci les Russes !
Ce que je sais c'est qu'en 2006 le TSH de mon fils était correct et aujourdh'ui en juin 2009, il est trop élévé ... C'est qu'il s'est passé obligatoirement quelque chose entre les 2 dates ... Je suis horrifié de voir le nombre d'incidents nucléaires qui ont eu lieu autour et en France en 2008.
Je crois que je me suis trompée de métier au lieu d'etre ingénieur recherche en informatique, j'aurais du faire médecine et me spécialiser dans l'endocrinologie ... c'est un métier qui apparement à de l'avenir.
Je suis dégoutée !!!
Décidement je crois que les Hommes ont finis par marcher sur la tête. Plus rien n'a de valeur, enfin les valeurs vraies ne sont plus celles qui devraient être essentielles.
Poser vous la question de savoir réellement ce qui est le plus important pour chacun : le matériel, le paraître, le pouvoir, le capitalisme, la jalousie, toujours plus.
Moi c'est simple mon mari, mes enfants, mes amis, et nos reves, nos projets, le travail c'est de l'alimentaire et les euros pour s'offrir nos reves, on n'emporte rien avec nous la haut et c'est ridicule de passer a cote de l'essentiel.
Mais moi je ne suis qu'une femme !!!!

emma | 05 juin 2009 à 21h23 Signaler un contenu inapproprié

Je viens de relire les différentes réactions que nous avions écrit il y a quelques temps maintenant.
Depuis, les incidents sont devenus des accidents et la quantité de matière radioactive est sans aucun doute équivalente à Tchernobyl. L'Empire du levant et son modèle zéro défauts a montré ses limites. Il ne s'agit pas d'un bloc de l'Est viellissant et en manque de moyens. Que je sache, le japon est mieux pourvu que l'ex URSS.
Il s'agit malgré tout d'une lutte idéologique et un refus de regarder les choses en face. Les japonnais ont déjà eut un gros problème avec la radioactivité dans les années 90, avec impossibilité de limiter le problème car pas de ceinture de sécurité (pas besoin puisque la politique zéro défauts est infaillible... ...la plus part du temps). Là encore, les responsables avaient présenté leurs excuses à la télé. Ont-ils fait Sépuku pour autant?? ont-ils revu leur position et leur mode de réflexion?
Je ne crois pas que le problème soit le nucléaire mais les décideurs qui en sont responsables.

Peu importe la technologie, il faut axer les efforts sur la fiabilisation du process er la fourniture d'énergie, moteur de notre société moderne et non sur le profit.

A suivre

kiko | 14 août 2011 à 21h01 Signaler un contenu inapproprié

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