La Cour d'appel de Metz a finalement écarté les peines de prison ferme pour les militants de Greenpeace qui s'étaient introduit dans la centrale de Cattenom en octobre 2017, pour dénoncer des failles de sécurité nucléaire.
En février 2018, le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) avait condamné six militants à cinq mois de prison avec sursis et deux, ayant déjà des antécédents, à deux mois de prison ferme. Il demandait également à l'ONG de payer une amende de 20 000 euros et de dédommager EDF à hauteur de 50 000 euros.
« Cette décision est une avancée significative vers une reconnaissance à moyen terme de l'état de nécessité dont doivent pouvoir bénéficier les activistes, a estimé l'avocate de Greenpeace France, Marie Dosé. Les peines d'emprisonnement ferme ont certes été infirmées par la cour, mais les magistrats du second degré insinuent, en déclarant Greenpeace coupable de provocation à l'infraction, que les militants et activistes seraient finalement instrumentalisés et mis en danger par l'association, ce qui est inacceptable et infantilisant ».
L'ONG regrette également que Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France, soit toujours condamné à cinq mois de prison avec sursis pour complicité.
« Il s'agit là d'une atteinte grave à notre liberté d'expression, a considéré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Nous examinons les possibilités de former un pourvoi en cassation ».