Par un communiqué publié ce mardi 23 novembre, France Nature Environnement (FNE), Ferus et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) annoncent suspendre leur participation au Groupe national loup. La raison ? Le recul de l'État face à une campagne de désinformation visant à contester l'estimation de la population de loups réalisée par l'Office français de la biodiversité (OFB) dans le but d'augmenter le nombre de canidés pouvant être tués.
« Dans le contexte pré-électoral et en vue du renouvellement à venir du plan national "loup et activités d'élevage", une offensive médiatique et politique de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et des organisations professionnelles agricoles (OPA) a vu le jour depuis le début de l'année pour remettre en cause la méthode de suivi de la population de loups », dénoncent les associations. Et ce, « sans apporter le moindre argument scientifique, sans analyse rationnelle du protocole de suivi existante et sans proposition de méthode alternative sérieuse ». Les trois associations demandent à l'État de retrouver « le fil de l'équilibre dans son travail avec les parties prenantes, en fondant les décisions sur des données scientifiques ».
Le 28 octobre dernier, cinq organisations agricoles (FNSEA, JA, FNO, FNB, FNCheval) et la Fédération nationale des chasseurs (FNC) adressaient une lettre ouverte au Premier ministre au sujet du prédateur. « L'Office français de la biodiversité reconnaît lui-même que le système de comptage de loups a atteint ses limites et est désormais trop imprécis (624 loups pour 2020 avec un intervalle compris entre 414 et 834 individus) ! Comment adapter les politiques publiques et espérer qu'elles soient efficaces, face à un phénomène que l'on ne peut pas quantifier ?(…) Nous demandons donc que des comptages complémentaires soient effectués par la Fédération nationale des chasseurs. (…). Le réseau des chasseurs doit être davantage impliqué pour obtenir des chiffres concordant avec la réalité de terrain », réclamaient les organisations.
« Le Groupe national loup constitue un lieu de concertation sur la mise en œuvre du plan national d'actions et sur les projets réglementaires qui s'y rapportent. Ainsi, sa composition actuelle répond à la nécessité d'une représentation équilibrée entre les diverses sensibilités et prend en compte les principaux acteurs concernés », vante sur son site la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes, chargée de sa coordination. Y sont représentés les organisations professionnelles agricoles, des élus, des organisations cynégétiques, les fédérations d'espaces protégés, les administrations de l'État et les associations de protection de la nature. Parmi ces dernières figurent également l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), Humanité et biodiversité et le WWF, qui ne sont pas signataires du communiqué.