Chaque Européen gaspille près de 170 kg de nourriture chaque année, selon l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Ce gâchis a un fort impact environnemental. Et la loi relative au gaspillage alimentaire qui a été votée en février dernier vise à le réduire de 50%, notamment dans les restaurations collectives.

C'est dans ce contexte que l'Inra vient de dévoiler les résultats d'une étude prospective menée avec des experts internationaux sur les moyens de lutter contre ce fléau en milieu urbain. L'institut y identifie neuf leviers d'action. But : réduire les déchets à la source ou accentuer leur recyclage final.

Parmi les solutions proposées figure la répartition de la responsabilité juridique. Il s'agit de dédouaner le producteur ou le distributeur de sa responsabilité lorsque le produit est donné. Autre levier d'action : la valorisation des aliments non consommés par méthanisation ou compostage.

L'étude s'intéresse aussi à la mise en œuvre différenciée de ces leviers selon trois scenarios prospectifs de développement urbain : du premier qui suppose une prédominance de la grande distribution et la perte du lien à l'agriculture au dernier où les villes seraient en repli au profit d'une économie locale, sociale et solidaire.

L'Inra pointe enfin des tensions dans les politiques de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ainsi, les exigences de sécurité sanitaire peuvent freiner la valorisation des biodéchets dans la chimie verte. D'où la nécessité, selon l'étude, de penser les leviers d'action en complémentarité.