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Actu-Environnement

Un calendrier pour contrôler 5 nouveaux réacteurs nucléaires et assurer la production énergétique hivernale

Energie  |    |  G. Krempp

EDF se veut rassurant : l'entreprise "poursuit les contrôles destinés à conforter la démonstration que les générateurs de vapeur du parc nucléaire concernés par la problématique de ségrégation carbone sont aptes à remplir leur fonction en toute sûreté". Pourtant, le 20 octobre encore, un tiers des 58 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt. Les raisons invoquées étaient diverses : maintenance ordinaire, incidents, vérification des générateurs de vapeur…

Parmi elles notamment, des anomalies observées sur le forgeage des pièces de 18 réacteurs. D'où la demande pressante de l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), le 18 octobre, de contrôler cinq réacteurs supplémentaires, actuellement en fonctionnement. Ainsi, ceux de Tricastin 2 et 4, Fessenheim 1, Gravelines 4 et Civaux 4 devront être mis à l'arrêt et vérifiés avant le 18 janvier 2017.

Une concentration en carbone excessive dans les cuves des générateurs de vapeur entraine un développement accru de fissures. Ce type de défaut fragilise donc le réceptacle d'une réaction de fission nucléaire sous haute pression (115 bar) et à 320°C. Le risque de rupture de la cuve, par hypothèse considéré comme impossible par les constructeurs, s'avère alors possible. C'est face à cette possibilité, pointée du doigt par l'ASN depuis 2006, qu'EDF doit rassurer.

Le premier fournisseur énergétique français a donc fait part de son calendrier d'arrêts et de contrôles. Le réacteur Tricastin 4 cessera de produire du 22 octobre 2016 au 19 décembre 2016, celui de Fessenheim 1 du 10 décembre 2016 au 3 janvier 2017. Aucune énergie ne sera produite par le réacteur numéro 4 de la centrale de Gravelines du 17 décembre 2016 au 10 janvier 2017. Enfin, une mise en arrêt simultanée des réacteurs Civaux 1 et Tricastin 2 aura lieu du 23 décembre 2016 au 15 janvier 2017.

Parmi les 18 réacteurs aux concentrations de carbone trop élevées, EDF indique que "six ont obtenu leur autorisation de redémarrer et fonctionnent (Blayais 1, Chinon 1, Chinon 2, Dampierre 2, Dampierre 4, Saint-Laurent B1)". Sept sont actuellement à l'arrêt pour des contrôles suite au même problème lié au carbone (Civaux 2, Dampierre 3, Gravelines 2, Tricastin 1, Tricastin 3, Saint-Laurent B2 et Bugey 4).

Ce calendrier ponctué d'indisponibilité de certains réacteurs inquiète la ministre de l'Environnement. Dans une lettre datée du 10 octobre et publiée par Le Parisien, Ségolène Royal exigeait des réponses du président et directeur-général d'EDF, Jean-Bernard Levy: "les prévisions relatives à l'équilibre offre-demande d'électricité présentées jusqu'ici par EDF ne prennent pas en compte ce risque d'indisponibilité accrue du parc nucléaire."

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