Du 5 au 9 juin, l'Organisation des Nations unies (ONU) organise pour la première fois une grande conférence entièrement consacrée aux océans. Cette conférence vise à identifier les moyens d'appuyer la mise en œuvre de l'objectif du développement durable 14 (ODD 14) qui est de "conserver et [d']exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable". L'ambition affichée est d'aboutir à la signature d'un "appel à l'action" au niveau intergouvernemental afin de préserver 10% des océans d'ici à 2020, au lieu de moins de 4% actuellement.
Cette conférence est l'occasion idéale pour la parution, le 5 juin, d'une synthèse d'études scientifiques dans la revue scientifique PNAS (1) , à laquelle le chercheur Philippe Cury de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) a participé. Cette étude montre que les aires marines protégées (AMP) ne sont pas seulement utiles pour préserver la biodiversité des océans : elles peuvent aider les écosystèmes marins et les populations à résister à cinq impacts majeurs du changement climatique que sont l'acidification des océans, l'augmentation du niveau de la mer, l'intensification des tempêtes, les changements dans la distribution des espèces ainsi que la baisse de la productivité des océans et de l'oxygène disponible.
Selon Philippe Cury, les AMP, dont le nombre a augmenté ces dernières années, "pourraient faire partie des engagements nationaux et internationaux d'atténuation et d'adaptation au changement climatique". A noter que le président du Gabon Ali Bongo Ondimba a d'ores et déjà annoncé, lors de la conférence, la création d'une grande zone maritime protégée formée d'un réseau de 9 parcs marins et de 11 réserves aquatiques. Il souhaite étendre la protection actuelle des eaux du parc national Mayumba jusqu'à la zone économique exclusive du Gabon.