Concernant une surface de 3.390.000 hectares, le parc dont le nom a été inscrit dans la loi du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux, est en particulier constitué d'un « cœur de parc » de 2.030.000 hectares de forêts primaires d'une valeur écologique exceptionnelle et concerne cinq communes où résident plus 7.000 habitants.
Il vise à protéger à long terme la forêt primaire guyanaise ainsi que les milieux rares, comme les savanes-roches, inselbergs et les monts forestiers, mais aussi à développer la connaissance scientifique actuellement très partielle sur ces richesses uniques au monde et enfin à protéger les sources des fleuves de la Guyane. Il doit également permettre aux communautés d'habitants tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt de maintenir et valoriser leurs cultures sous leurs aspects matériels et immatériels, de garantir la pérennité de leurs pratiques de subsistance tout en préservant les ressources naturelles qu'ils exploitent. Il vise aussi à associer les autorités coutumières à la gestion du territoire et à favoriser le développement économique et social des communes et plus largement de la Guyane en contribuant activement à trouver les modes de développement adaptés et à exploiter les opportunités que peut offrir notamment le tourisme durable.
Le parc amazonien de Guyane, frontalier au parc des Tumucumaque (dans l'Etat brésilien d'Amapa), renforcera la dynamique de coopération dans le domaine des aires protégées entre la Guyane et le Brésil, souligne le Ministère de l'écologie et du développement durable. Ces deux parcs formeront l'une des plus vastes zones terrestres protégées du monde, ajoute-t-il. Pour Léon Bertrand, Ministre délégué au Tourisme, la création du Parc est pour la France la marque de la reconnaissance de l'exceptionnelle biodiversité de cette région d'Outre-mer. C'est aussi la volonté de se doter des outils nécessaires à la valorisation de cette biodiversité, bien au-delà de nos simples intérêts régionaux ou nationaux, ajoute-t-il. Il tient cependant à souligner, que la juste prise en considération par l'Etat, des conditions d'existence des populations vivant dans le périmètre du Parc, notamment les populations autochtones, demeure la condition de la réussite et de l'appropriation, par les Guyanaises et les Guyanais, de ce nouvel outil de développement durable du territoire.
Le fonds mondial pour la nature WWF s'est réjoui de la création du parc Amazonien de Guyane en demandant cependant que la lutte contre l'orpaillage illégal soit renforcée. Cette création apparaît comme une avancée déterminante pour la lutte contre la déforestation, l'un des principaux facteurs du réchauffement climatique planétaire, estime le WWF. La création de vastes zones protégées sont un point essentiel pour la conservation des milieux rares, le maintien de processus écologiques et la survie à long terme d'espèces ayant besoin de grands territoires, comme le jaguar (Panthera onca) ou encore l'aigle harpie (Harpia harpyja), selon le WWF. Néanmoins, l'absence d'extension du cœur de Parc aux zones de vie des populations autochtones du Sud Ouest de la Guyane constitue une faiblesse notable, souligne Serge Orru, directeur général du WWF-France. En outre, la création de ce parc doit être accompagnée d'un renforcement de la lutte contre l'orpaillage illégal, a indiqué le WWF, estimant qu'au-delà des dégâts sanitaires (contamination au mercure) et des atteintes portées à l'environnement, l'exploitation clandestine s'accompagne d'une série de trafics (vols, braquages, meurtres, prostitution,…).
Le parc amazonien de Guyane est, avec le parc national de la Réunion, dont le décret de création sera publié prochainement, l'un des deux premiers parcs nationaux créés sous le régime de la loi du14 avril 2006.