L'agence nationale de santé publique, Santé publique France, lance la première phase de l'étude PestiRiv, destinée à mieux connaître l'exposition aux pesticides des personnes vivant en zone viticole. Menée avec l'agence de sécurité sanitaire (Anses), cette enquête nationale sera, dans un premier temps, réalisée dans quatre communes de deux grandes régions viticoles : Segonzac et Pugnac en Nouvelle-Aquitaine, Verzenay et Blancs-Coteaux dans le Grand Est. Il s'agira d'évaluer la méthodologie auprès de 60 ménages résidant à moins de 500 mètres de parcelles viticoles, avant de déployer l'enquête à l'échelle nationale, en 2021. Les parties prenantes seront également associées à cette première phase.
« L'étude concerne les adultes de plus de 18 ans et les enfants à partir de 3 ans tirés au sort au sein des ménages. Elle démarre le 28 octobre et devrait durer six semaines avec plusieurs visites au domicile des participants et une forte implication de leur part », détaille l'agence. Toutes les sources d'exposition seront évaluées (air, eau, alimentation, activité professionnelle et usages domestiques). Des questionnaires permettront de connaître les modes de vie, habitudes alimentaires, expositions professionnelles mais aussi usages domestiques des pesticides. Ils seront complétés par des prélèvements environnementaux et biologiques, qui permettront d'identifier si les personnes ont été en contact avec des pesticides.
« La France est un des premiers pays agricoles de l'Union Européenne en termes de surface agricole utile (environ 50 % du territoire). Elle fait également partie des plus grands utilisateurs mondiaux de produits phytosanitaires », rappelle Santé publique France. Or, « peu de données sont disponibles sur l'exposition aux pesticides chez les riverains de zone viticole et les impacts pour leur santé ». Cette étude devrait permettre de savoir si les personnes vivant en zone viticole sont effectivement plus exposées aux pesticides que le reste de la population. Elle pourrait déboucher sur des recommandations visant à réduire ces expositions.