En 2011, le nombre moyen de traitements phytosanitaires (applications de produits au cours des différents passages sur les cultures) est "variable" d'une grande culture à l'autre en France : de 5,8 pour le blé tendre, il va jusqu'à 16,4 pour la betterave et 18,6 pour les pommes de terre. C'est ce que révèle l'enquête sur les pratiques culturales menées en 2011, (1) publiée en juillet 2013 par le service statistique Agreste du ministère de l'Agriculture.
A l'opposé, le tournesol et le triticale (2) sont les cultures qui reçoivent le moins de traitements phytosanitaires en moyenne : respectivement 2,4 et 2,6. Le triticale est l'espèce qui a la plus importante part de surface implantée avec des semences non traitées (16% en moyenne au niveau national).
Ce sont les herbicides et les fongicides qui sont "les plus appliqués" quelle que soit la culture. Les fongicides sont les plus utilisés pour la pomme de terre (12,7 traitements en moyenne), le blé tendre et l'orge (respectivement 2,6 et 2,3 traitements).
En revanche, le maïs "ne reçoit pratiquement aucun fongicide". Moins de 5% des surfaces de cultures de maïs et de tournesol sont ainsi traitées par fongicide contre 100% des surfaces en pomme de terre, et environ 90% pour la betterave, le blé tendre ou l'orge. S'agissant de la betterave sucrière, les traitements herbicides sont les plus nombreux (14,8 traitements en moyenne), ce traitement étant également "fréquent" pour la pomme de terre (4,4 traitements en moyenne).
"Mais ces moyennes nationales recouvrent des disparités régionales importantes". Des conditions pédo-climatiques, des pressions sanitaires et des pratiques différentes "contribuent à expliquer cette variabilité, importante pour certaines espèces", rappelle l'enquête. Ainsi, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur applique un traitement phytosanitaire en moyenne pour le blé dur alors que la région Centre en applique 5,5,"en lien avec le potentiel de rendement et l'impact du climat sur certaines maladies majeures (septoriose, piétin verse)".
Globalement, le nombre moyen de traitements phytosanitaires n'est pas "significativement différent en 2011 par rapport à 2006" sauf pour l'orge et le tournesol pour lesquels ce nombre diminue, précise l'étude. Les traitements fongicides et insecticides augmentent en revanche pour le colza et le maïs fourrage en 2011. L'analyse réalisée durant la période tient compte de plusieurs facteurs : conditions climatiques, pressions sanitaires, objectif de rendement, prix des grains, type de sol et de variétés semées entre les deux années et l'impact des politiques publiques (plan Ecophyto notamment).