La société, dont les actionnaires majoritaires sont Total et Exxon, précise qu'une campagne de prélèvements et d'analyses faite sur les puits et captages d'eau potable à proximité ne révèle aucun signe de pollution. Il s'agit aujourd'hui de mieux caractériser la nappe en amont de la zone de fuite, souligne SPSE, ajoutant qu'un nouveau piézomètre sera installé afin de déterminer la part de la pollution imputable à la fuite de l'oléoduc. La société pourrait en outre mettre en œuvre un protocole de traitement de la nappe en cas de pollution avérée. Des analyses doivent également mesurer les impacts éventuels sur la faune et la flore.
Cette annonce intervient alors que plusieurs d'associations environnementales parmi lesquelles France Nature Environnement (FNE) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ont dénoncé le 7 septembre des travaux titanesques de dépollution entrepris par la société. Ces travaux consistent à retirer 36.000 tonnes de terre sur cinq hectares touchés, avec une rotation d'environ 1.500 camions.
Les associations se disent dans un communiqué inquiètes des conséquences des travaux de dépollution et redoutent que la priorité pour SPSE soit juste de remettre le pipeline en état de marche au plus vite ! . Selon elles, la circulation se fait de manière désordonnée sur le chantier et les engins roulent et écrasent végétaux et animaux sur plus de 13 hectares de milieu naturel protégé alors qu'aucune voie d'accès n'a été définie en accord avec la réserve naturelle.
De son côté, la SPSE a reconnu lundi avoir installé le chantier dans une grande urgence pour éviter une extension de la pollution par pénétration dans le sol et via des épisodes pluvieux tout en ajoutant que la mise en route a été compliquée et que toutes les dispositions évoquées dans le protocole n'ont pas été respectées, les premiers jours, dans leur intégralité. Les associations demandent notamment la mise en œuvre d'un suivi du chantier de dépollution, avec des points d'étapes réguliers et avec la possibilité de tout stopper en cas de problème, et une analyse sur l'état et les risques des canalisations et installations industrielles, actuelles et futures qui traversent la Crau.