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Actu-Environnement

Réutilisation des vêtements : l'enquête d'une ONG néerlandaise dénonce une supercherie

Déchets  |    |  F. Gouty

Plutôt que de « boucler la boucle » ou de « vivre une seconde vie », la plupart des vêtements usagés remis en magasin pour être revendus et réutilisés seraient en réalité détruits, exportés dans une décharge à l'autre bout du monde ou laissés à l'abandon dans des entrepôts. C'est ce qu'a révélé, le 24 juillet, une enquête (1) menée par la fondation néerlandaise Changing Markets.

À partir d'août 2022, ces membres – et ceux de leurs ONG partenaires, comme Zero Waste France – ont déposé un total de 21 vêtements, « tous en parfait état », dans des magasins tels que H&M, Zara, C&A ou encore Primark de France, de Belgique, d'Allemagne ou du Royaume-Uni. Pour connaître leur devenir, ils leur avaient préalablement attaché ou glissé à chacun une balise AirTag, un petit dispositif de suivi à distance vendu par Apple, et ont tracé leurs mouvements jusqu'en juillet 2023. Résultat : 16 des 21 articles (76 %) n'ont pas terminé dans un magasin de revente ou fait l'objet d'un don en Europe. À la place, ils ont fini soit directement à la benne, soit dans le four d'une cimenterie, soit dans une décharge malienne à plus de 24 000 kilomètres de leur lieu de dépôt initial. Deux des quatre articles remis en France ont subi un sort similaire.

« La plupart des programmes de reprise de vêtements usagés promettent explicitement de ne pas les détruire, mais aucune des marques citées ne tient de registre public sur le sort réservé aux vêtements qui lui sont remis (préférant les confier à des entreprises spécialisées dans la réutilisation, le recyclage et l'élimination finale des vêtements) », souligne Urska Trunk, chargée de campagne pour la fondation, qui qualifie le tout de « supercherie écologique ». « Pire encore, ces programmes aggravent la situation en offrant aux clients des bons d'achat, des réductions ou des points de fidélité pour acheter plus de vêtements, amplifiant ainsi le modèle de la fast-fashion qui produit des montagnes de déchets. »

En conséquence, en écho à la volonté de la Commission européenne de s'attaquer à la fast-fashion, les associations encouragent les législateurs européens à proposer des « objectifs contraignants » de réutilisation et de recyclage, voire une « taxe sur les textiles synthétiques et des normes visant à rendre les vêtements plus durables dès leur conception ».

1. Télécharger le rapport d'enquête de Changing Markets
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42345-rapport-enquete-changing-markets.pdf

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