Depuis le 1er Juillet 2016, les sacs de caisse en plastiques non réutilisables sont interdits. Du coup, les industriels du sac plastique doivent proposer aujourd'hui des sacs d'une épaisseur au moins supérieure à 50 microns, considérés ainsi plus résistants et donc plus adaptés à des usages multiples. Le nombre de sacs plastique produits et distribués devrait nettement diminuer d'autant qu'aujourd'hui la plupart de ces nouveaux sacs plus épais sont payants. Un argument qui peut sûrement dissuader les clients d'en acheter à tous les coups.
Les sacs plastique au rayon fruits et légumes autorisés jusqu'en janvier 2017
Encore un peu de répit dans ce secteur et pour cause : la nouvelle norme imposée exige dans un premier temps 30% de matière végétale dans les prochains sacs plastique biodégradables, ce qui contraint un certain nombre d'industriels à innover. Néanmoins, sur ce marché les entreprises françaises s'en sortent plutôt bien. A l'image de l'entreprise J&M Plast du Groupe Sphere prêt à bondir sur ce nouveau marché. "On peut d'ores et déjà atteindre 40% de matière végétale… Par ailleurs, on est le seul groupe aujourd'hui en Europe et probablement mondial à avoir des brevets sur la matière biodégradable et également à être transformateur de la matière. On a la totalité de la chaîne, depuis la pomme de terre jusqu'au sac fruits et légumes dans le rayon". Toutefois, cette innovation a un coût, le sac biodégradable nouvelle génération serait trois à quatre fois plus cher que l'actuel sac. Mais selon le président de J&M Plast "le consommateur ne devrait pas trop le sentir … car à la base, le sac en polyéthylène fossile était très très peu cher", affirme Christophe Bergamo.
Et le gain environnemental dans tout ça ?
A l'instar de nombreuses collectivités, le Syndicat Centre Hérault, en charge du traitement des déchets de 76 communes en Languedoc Roussillon, a développé depuis quelques années la collecte sélective des biodéchets. Le Syndicat - par ailleurs lauréat de l'appel à projets Territoires Zéro Déchet Zéro Gaspillage - a mis en place un projet expérimental avec un certain nombre de magasins pour qu'ils distribuent dès à présent des sacs biodégradables, dernière génération, qui seront autorisés en 2017. Une communication globale a été mise en place pour informer les clients que ces sacs peuvent aussi être utilisés pour leur poubelle verte, celle qui sert aux biodéchets. "Mettre un sac dans cette poubelle de biodéchets est plus confortable pour les usagés ; c'est plus propre, moins odorant, du coup le geste de tri augmente de façon significative", affirme Elise Besson du Syndicat Centre Hérault. Enfin, la collecte des biodéchets termine sur une plateforme de compostage pour obtenir à terme un amendement de qualité, utilisable en agriculture biologique. Selon Thomas Colin, animateur du réseau Compost Plus, "aucun problème de pollution, à l'inverse des oxofragmentables, les sacs biodégradables ne polluent pas le compost, même s'il n'y a que 30% de matière végétale. En fait, il n'y a pas de lien entre l'origine de la matière et la compostabilité. On peut faire quelque chose de 100% compostable avec que des matières fossiles… le sac va être entièrement transformé en CO2 et en H2O, digéré par les bactéries, il n'y a plus rien à la fin du processus de compostage". Reste que ces bactéries et aussi la température du compost sont déterminants pour dégrader ce nouveau plastique plus "écolo". Donc, s'il s'envole dans la nature ou finit sa course dans les océans, pas sûr qu'il puisse se dégrader si facilement…