Pour la première fois, l'institut national de recherche agronomique (Inrae), associé au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), a pu suivre l'évolution d'une espèce envahissante en temps réel : la punaise diabolique. Et ce, grâce à une initiative de science participative. Les résultats, publiés dans Scientific Report ce 1er juin, montrent qu'en 2019, la punaise diabolique avait déjà conquis 50 % des départements métropolitains. En 2012 et 2016, dès les premières observations du ravageur, les institutions scientifiques avaient lancé deux programmes de science citoyenne : Agiir et INPN-Espèces. Pendant huit ans, plus de 4 000 participants ont donc identifié, photographié le ravageur puis posté leurs observations sur un site internet.
Halyomorpha halys, c'est son nom, est un exemple typique d'espèce envahissante : originaire d'Asie orientale, elle a voyagé jusqu'à nos latitudes en l'espace de quelques décennies et s'attaque à une large palette de cultures, des vergers aux vignobles en passant par les cultures de tomate. En tout, le ravageur est capable de se nourrir sur 120 plantes hôtes sauvages ou cultivées. Très difficile à repérer dans les cultures, elle a cependant la particularité de se réfugier dans les maisons à l'automne. La science participative était donc toute indiquée pour récolter des données. Une stratégie payante et qui a l'avantage de sensibiliser le public. Les deux organismes envisagent déjà de reproduire cette méthodologie pour la surveillance du hanneton japonais, du capricorne à col rouge et pour le fulgore tacheté, également envahissants.