Le fonctionnement global des tourbières comme puit de carbone se maintiendrait même lors d'une hausse de température et des sécheresses plus fréquentes : c'est ce qu'ont constaté deux scientifiques (1) Vincent Jassey, (CNRS au Laboratoire d'écologie fonctionnelle et environnement) et Constant Signarbieux (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne). L'information a son importance : si les tourbières ne représentent que 3% de la surface terrestre, elles captent toutefois un tiers du dioxyde de carbone piégé dans les sols. Les tourbières arctiques et sub-boréales stockeraient ainsi près de 455 Gt de carbone.
Pour leur suivi, les deux chercheurs se sont penchés sur la tourbière du Forbonnet, à Frasne (Doubs). Ils ont étudié l'assimilation de carbone par les deux principales variétés de sphaignes présentes : Sphagnum medium et Sphagnum fallax. Ils ont observé que des mécanismes de compensation entre ces dernières permettaient de stabiliser l'effet puit de carbone.
Ainsi par temps très chaud mais humide, Sphagnum fallax augmente sa photosynthèse, et donc l'assimilation de carbone, tandis que celle de Sphagnum medium est affectée. Lors de sécheresse, c'est a contrario Sphagnum medium qui déploie ses capacités de résistance.