Le trafic de certaines espèces est particulièrement rémunérateur et nourrit la délinquance environnementale. C'est particulièrement le cas des civelles qui font l'objet d'un trafic international alors que leur pêche est très réglementée afin d'assurer leur survie. Les alevins d'anguilles européennes sont exportés illégalement vers l'Asie par des groupes criminels organisés afin d'alimenter les piscicultures alors que les populations d'anguilles locales ont fortement diminué. La chair des poissons adultes se négocie à des prix avoisinant les 8 000 euros le kilo, en particulier au Japon.
Europol, l'agence européenne de police criminelle, a dirigé entre le 17 février et le 2 mars dernier une vaste opération de contrôles coordonnés en vue de lutter contre ce trafic. Quinze pays y ont participé, dont la France, via une coopération interservice qui a mobilisé des services déconcentrés de l'État, l'Office français de la biodiversité (OFB), la gendarmerie nationale, en particulier l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et les services des Douanes.
« L'action des services s'est concentrée sur des lieux stratégiques : zones de pêche, ports de débarquement et axes de communication. Elle visait aussi bien à vérifier le respect de la réglementation par les pêcheurs professionnels et les mareyeurs que l'interpellation de braconniers », explique l'OFB dans un communiqué. Les résultats de cette opération pour la France ? Quatorze irrégularités constatées sur la trentaine de contrôles effectués, la saisie et la remise en liberté de près de 70 kg de civelles et l'interpellation de treize individus.